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Il y a quarante-cinq ans, Jean Gabin nous quittait

Il y a quarante-cinq ans, Jean Gabin, l’une des plus grandes figures du cinéma français, disparaissait à l’âge de 72 ans.

 

1976 : la dernière interview de Jean Gabin

 

Jean-Alexis-Gabin Moncorgé dit Jean Gabin, est un acteur français, né le 17 mai 1904 à Paris (9 arr.) et mort le 15 novembre 1976 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine).

Bien qu’ayant commencé sa carrière comme chanteur de revue et d’opérette, c’est à l’écran qu’il va s’imposer, devenant une figure incontournable du cinéma français. « Gueule d’amour » tournant avec les réalisateurs importants de l’entre-deux-guerres comme Julien Duvivier ou Jean Renoir, il devient après la guerre (où il s’est engagé comme marin, puis chef de char au sein du régiment blindé des fusiliers-marins des Forces françaises libres) un « pacha » au physique imposant et au regard sombre incarnant la plupart du temps des rôles de truands ou de policiers, toujours avec la même droiture, dans des films bien souvent dialogués par Michel Audiard.

Sa filmographie, dénombrant 95 films, compte un nombre important de classiques, parmi lesquels Gueule d’amour, La Bête humaine, Pépé le Moko, Le Quai des brumes, La Grande illusion, Touchez pas au grisbi, Un singe en hiver, Le Chat, Le Pacha ou La Traversée de Paris.

Il tourne avec la plupart des grands acteurs du cinéma français de l’époque dont certains, comme Lino Ventura, Bernard Blier, Jean-Paul Belmondo ou Alain Delon, sont ses amis.

Acteur populaire, il a attiré 134 millions de spectateurs dans les salles au cours de sa carrière.

Sa vie sentimentale est souvent liée à son métier : il a des liaisons connues avec les actrices Mireille Balin, Michèle Morgan et Marlène Dietrich, est l’époux de l’actrice Gaby Basset, de la meneuse de revue Jeanne Mauchain puis enfin d’un ancien mannequin, Dominique Fournier (1918-2002), sa compagne jusqu’à sa mort, avec qui il a trois enfants : Valérie Moncorgé, Florence Moncorgé et Mathias Moncorgé.

 

Enfance

Jean Gabin nait à Paris le 17 mai 1904, 23 boulevard Rochechouart (9) , sous le nom de Jean-Alexis-Gabin Moncorgé.

Fils de Ferdinand Joseph Moncorgé (1868-1933), tenancier de café et comédien d’opérette sous le nom de scène de Joseph Gabin, et d’Hélène Petit (1865-1918), chanteuse de café-concert, il a six frères et sœurs aînés dont Ferdinand Henri (1888-1939), Madeleine (1890-1970) épouse de Jean Poésy et Reine (1893-1952).

Il passe son enfance et son adolescence à la campagne pour laquelle il gardera toute sa vie un profond attachement. Loin de la vie parisienne de spectacle de ses parents, il est élevé par sa sœur aînée Madeleine, dans le petit bourg campagnard de Mériel dans le Val-d’Oise (alors Seine-et-Oise) , à l’actuel 63 Grande rue, dans une maison à l’étroite façade dont le pignon arrière où se trouve la fenêtre de sa chambre offre une vue imprenable sur la gare.

En 1914, à l’âge de 10 ans, un coup appuyé lors d’un combat de boxe lui écrase le nez. Le 18 septembre 1918, alors qu’il a 14 ans, sa mère meurt. Il est mauvais élève et délaisse le lycée Janson-de-Sailly à Paris, où il est inscrit et enchaîne les petits métiers, garçon de bureau à la compagnie parisienne d’électricité, cimentier à la gare de la Chapelle, manœuvre dans une fonderie, magasinier aux magasins d’automobiles de Drancy, vendeur de journaux. À 17 ans il veut, comme son grand-père maternel, devenir conducteur de locomotive à vapeur dont il peut voir les évolutions depuis sa chambre. Bourru, il osait se plaindre de ce qui lui déplaisait mais son œil bleu « magique » participait avec ses amis à la joie de vivre.

 

Carrière au music-hall

En 1922, à 18 ans, Gabin est forcé par son père d’entrer dans le monde du spectacle aux Folies-Bergère d’abord comme figurant, le directeur, Fréjol, étant un de ses amis à qui il aurait dit : « Tiens, voici mon fiston. Il aimerait faire du théâtre. Peux-tu l’aider ? Si tu arrives à en tirer quelque chose, tu auras bien du mérite. Moi, j’y renonce… » Il est placé sous la bienveillance du comique troupier Bach.

De 1924 à 1925 Jean Gabin effectue son service militaire dans la marine nationale à Cherbourg, et pendant une permission du début de l’année 1925, il épouse une admiratrice, la future actrice Camille Basset, dite Gaby, avec qui il n’aura pas d’enfant.

En 1926, âgé de 22 ans, il devient un véritable artiste de music-hall et chanteur d’opérette. Il fait monter sur scène La Goulue auprès de Mistinguett, et il imite Maurice Chevalier. Il entame un tour de chant avec succès pendant deux ans dans toute la France et en Amérique du Sud. En chantant Julie c’est Julie et La Java de Doudoune de Jose Padilla en 1928, il devient partenaire de Mistinguett, qui vient de rompre avec Maurice Chevalier, au Moulin-Rouge et aux Bouffes-Parisiens dont le directeur est le célèbre auteur de l’époque Albert Willemetz.

À partir de 1929, il joue les jeunes premiers dans des opérettes comme Flossie ou Les Aventures du Roi Pausole, toutes deux sur des paroles d’Albert Willemetz. Il vit une amourette avec Jacqueline Francell, sa partenaire de Flossie, et il divorce de Gaby.

 

Carrière au cinéma – Années 1930 : débuts et consécration

En 1928, il fait ses débuts au cinéma dans deux courts-métrages avec le comique Raymond Dandy, Ohé ! les valises et On demande un dompteur.

Ce n’est que deux ans après l’arrivée du cinéma parlant en Europe que Jean Gabin, après avoir refusé de tourner dans Les Chemins du paradis, fait ses véritables débuts cinématographiques en tournant en 1930 Chacun sa chance, un des premiers films parlant du cinéma français, dans lequel il joue au côté de son ex-épouse Gaby Basset et le chanteur Jean Sablon.

Par la suite, il enchaîne les tournages : étant tour à tour policier dans Méphisto, cambrioleur dans Paris Béguin, vendeur de TSF dans Tout ça ne vaut pas l’amour, mécanicien dans Gloria, soldat récalcitrant dans Les Gaietés de l’escadron, capitaine de péniche dans La Belle Marinière, que Gabin considère comme son premier grand rôle à l’écran, et ingénieur dans Le Tunnel et Adieu les beaux jours.

Le 20 novembre 1933, Gabin épouse à la mairie du 16e Jeanne Mauchain, meneuse de revue et danseuse nue du Casino de Paris, connue sous le nom de Doriane Mauchain. Son père meurt trois jours avant son mariage.

En 1934, il tourne pour la première fois sous la direction de Julien Duvivier dans Maria Chapdelaine et Golgotha, dans lequel il prête ses traits à Ponce Pilate.

À partir de 1935, il devient une star du cinéma grâce à son « charisme exceptionnel » et à Julien Duvivier qui lui offre les personnages principaux de La Bandera avec Annabella, qui est son premier succès, La Belle Équipe avec Charles Vanel, dans lequel il chante la chanson Quand on s’promène au bord de l’eau, et Pépé le Moko. Il incarne des héros tragiques et romantiques d’origine populaire.

Lire la suite de la biographie sur chantefrance.com

 

Un jour, un destin – Jean Moncorgé, la face cachée de Jean Gabin

 

Extrait du film Le Président réalisé par Henri Verneuil en 1961 :

 

Jean Gabin, sur E&R :

 






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56 Commentaires

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  • #2844359
    Le 15 novembre 2021 à 20:11 par kantor
    Il y a quarante-cinq ans, Jean Gabin nous quittait

    On se fait du mal les mecs, à se rappeler de cette époque...de cette France...

     

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  • #2844384
    Le 15 novembre 2021 à 20:57 par syzygy
    Il y a quarante-cinq ans, Jean Gabin nous quittait

    "l"Europe, c’est appuyer un immense conseil d’administration", "Les partis ne sont que des syndicats d’intérêts"

    Il est parfaitement crédible dans son rôle ! En 1961, il n’aura pas à subir de sanctions, essayez de dire la même chose aujourd’hui...

     

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  • #2844433
    Le 15 novembre 2021 à 22:40 par goy pride
    Il y a quarante-cinq ans, Jean Gabin nous quittait

    Vous faîtes chier ! Vous m’avez donné envie de chialer avec votre article ! Putain de nostalgie ! Certes trop jeune je n’ai pas directement connu cette époque, mais indirectement par l’entremise d’anciens qui de par leur manière d’être, de parler...portaient encore cette dernière. De plus quand j’étais petit à la fin des années 70 jusqu’aux années 80 les films de cette époque étaient encore largement diffusés à la télé. J’ai donc grandi dans l’atmosphère de cette époque au milieu de gens qui étaient plus ou moins jeunes dans les années 50, 60...

    Je pense que la grande brisure ayant mené à la disparition définitive de la France d’hier s’est produite à partir des années 80 (les années Mitterrand) Le processus avait commencé bien avant mais c’est sous Mitterrand où les bouchées doubles ont été mises pour détruire la France sous tous les angles : culturels, économiques... : Destruction du secteur agro-alimentaire avec l’imposition en force des directives de la CEE sur le lait (disparition du lait cru, beurre cru...dégradation de la qualité des fromages), les normes sanitaires pour les restaurants et les fermes ayant causé l’impossibilité pour les petits paysans de continuer de vendre à la ferme leurs fromages, beurre, volailles...à moins de faire de gros investissements financiers pour se mettre aux normes...Énorme propagande contre les métiers artisanaux afin de faire en sorte qu’un maximum de jeunes passent le bac pour se retrouver à se branler les couilles dans des facs tout en se pensant être de grands intelligents. C’était l’époque où les petites gens ne voulaient plus que leurs enfants se dirigent vers des filières professionnelles et étaient fiers que leurs gosses rentrent à l’université-poubelle !
    Sur le plan socio-culturel les années Mitterrand ont aussi marqué le début de cette violente propagande anti-France, anti-peuple : lancement de "SOS racisme", "Touche pas à mon pote", "Mon Beauf", promotion médiatique du FN et sa diabolisation, début de la musique rap anti-France, premiers arrivages par charters entiers organisés par l’état français lui-même d’imams étrangers formés par l’Arabie Saoudite, le Qatar... afin de propager les impostures doctrinales anti-islamiques et clivantes du wahhabisme ou du frérisme, et communautariser les Français d’origine maghrébine pour les monter contre les Français de souche, les rendre inassimilables dans la société française...
    Mitterrand, à l’insu de son plein gré, a été le fossoyeur de la France.

     

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  • #2844523
    Le 16 novembre 2021 à 05:57 par Rem
    Il y a quarante-cinq ans, Jean Gabin nous quittait

    Visionnaire !

     

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  • #2844555
    Le 16 novembre 2021 à 07:28 par Leon
    Il y a quarante-cinq ans, Jean Gabin nous quittait

    Flic,clochard,ouvrier,ancien combattant,truand,proxo...pourquoi je sens en ce bonhomme une infinie humanité ? Pourquoi j’ai envie de lui payer une blonde sans faux col..et fraîche - servie par un petit sommelier franchement giron ? Pourquoi j’ai envie de lui rouler une sèche a fumer sur un banc servie avec un petit muscadet taquin ? Pourquoi j’ai envie de lui serrer la main ? Une poignée de main franche et honnête...pourquoi j’ai envie d’aller au turbin avec un compagnon comme lui ? Pourquoi j’ai tellement mal à mon pays ? J’ai 35 ans......

     

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    • #2844727
      Le Novembre 2021 à 12:27 par endehors
      Il y a quarante-cinq ans, Jean Gabin nous quittait

      @ Leon
      Parce qu’on se reconnaît tous un peu en Gabin.
      Parce que visiblement vous êtes une personne sensible et humaine.
      Parce que visiblement vous avez des valeurs saines.
      Parce que vous aimez profondément votre pays.
      Parce que comme moi vous déplorez cette France qui fout le camp.
      J’ai quelques années de plus que vous, mais je pense pareil.
      Je regarde les vieilles images d’archives ou les vieux films, jusqu’à 1980, et quand je vois la France d’aujourd’hui, je me demande comment on a pu en arriver là...
      Salutations amicales,

       
  • #2844635
    Le 16 novembre 2021 à 10:11 par mondialisto-sceptique
    Il y a quarante-cinq ans, Jean Gabin nous quittait

    Je ne connaissais pas cet interview. Autre époque : le journaliste s’efface complètement, il n’est même pas dans le champ, ne s’écoute pas parler, laisse le temps à son interlocuteur. Je n’idéalise pas Gabin, même si j’adore sa filmographie et respecte son engagement pendant la guerre, car ne connaît que le baratin officiel sur sa vie. Mais, putain comme il a l’air sincère et simple dans cet entretien, malgré son statut ; il parle comme aurait parlé mon grand-père (l’heure c’est l’heure, faut voir les choses en face à l’âge que j’ai).

     

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  • #2844828
    Le 16 novembre 2021 à 15:28 par Toubib
    Il y a quarante-cinq ans, Jean Gabin nous quittait

    Jean Gabin fait partie des rares acteurs qui peuvent tout jouer avec une facilité et une décontraction hallucinante. A ce niveau de perfection ça force le respect !

     

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  • #2844939
    Le 16 novembre 2021 à 18:48 par moules-frites
    Il y a quarante-cinq ans, Jean Gabin nous quittait

    J’ai commencé à faire des dialogues pour
    Gabin en 1955.
    Gabin imposait les dialoguistes dans ses films.
    Il a commencé à imposer Prévert parce qu’il
    avait vu un court métrage de Carné, Nogent,
    Eldorado du dimanche, avec un commentaire
    de Prévert.
    Ensuite il y a eu Jeanson et puis moi.
    Il imposait les dialoguistes, parce que pour
    lui, l’improvisation c’était du bidon.
    Il partait du principe qu’on peut improviser
    l’image, mais pas le texte.
    Il faisait pourtant toujours semblant de ne pas
    savoir son texte. Il arrivait le matin sur le
    plateau, s’asseyait sur son pliant et demandait
    à la script ou à son habilleuse :
    " Passe-moi le texte que je voie ce que j’ai à dire".
    Il faisait semblant d’apprendre.
    Mais moi je sais que la veille de chaque
    journée de tournage, il se couchait tôt,
    il apprenait dans son lit et c’est sa femme qu’il
    appelait "La Grande" qui lui faisait réciter.
    Il savait tout, en fait, sur le bout des doigts.
    Moi, je n’ai jamais eu de problème avec Gabin.
    Il avait pourtant une mauvaise foi monumentale.
    Quand on a tourné ensemble le Drapeau noir
    flotte sur la marmite, Gabin ne supportait pas
    que l’on mette un zoom sur la caméra.
    Je suis sûr qu’il ne savait pas ce que c’était un
    zoom, mais ce long truc noir sur la caméra,
    ça l’exaspérait.
    Extrait de l’hommage d’Audiard dans PM
    Le 3 décembre 1976

     

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  • #2845074
    Le 17 novembre 2021 à 02:03 par Manicouagan
    Il y a quarante-cinq ans, Jean Gabin nous quittait

    Voir le fils Gabin pleurer m’a fait couler de grosses larmes, j’ai sentie très fort sa belle peine d’avoir eu un père si aimant et des souvenirs heureux.
    De mon Québec cette vieille France intelligente m’a tellement fait rêver avec ses films, son esprit, ses villes, villages, gens, etc etc etc etc etc etc

     

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  • #2845657
    Le 17 novembre 2021 à 22:28 par rougette
    Il y a quarante-cinq ans, Jean Gabin nous quittait

    Je monte en ligne pour suggérer la lecture du bouquin de Audiard "La nuit, le jour et toutes les autres nuits". Lissez-le simplement et vous comprendrez des choses qui ne se disent pas et qui pourtant ont existé et se poursuivent. Je marche comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, un mot de travers et je suis foutue.

     

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