Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, l’affirme : la Grèce est un « cas totalement unique » et les organismes financiers privés n’auront plus à subir d’autres restructurations de dettes liées à leur portefeuille d’obligations souveraines de la zone euro.
Mais Mohamed El-Erian, le CEO de Pimco, le plus gros fonds commun de placement du monde, n’est pas du tout de cet avis. Il estime que le Portugal « est une seconde Grèce », et qu’il va lui aussi avoir besoin d’un second plan de sauvetage. Il a expliqué à Der Spiegel durant le week-end que cela va rendre les marchés financiers très nerveux, parce qu’ils s’inquiéteront de la participation du secteur privé. Les dirigeants de l’euro sont revenus tellement de fois sur leurs promesses que le marché ne leur fait plus guère confiance.
Si l’on applique au Portugal la même formule qui a été concoctée pour la Grèce, les créanciers privés peuvent s’attendre à tout perdre, parce que cette fois-ci, l’UE et le FMI sont les plus gros détenteurs de la dette du Portugal, ce qui signifie que tous les autres prêteurs seront traités comme de la « chair à canon » .
El-Erian affirme en outre que la zone euro n’en a pas fini avec la Grèce, « Le plan de sauvetage de la Grèce va bientôt tomber en miettes. Les ponts que l’on construit pour aller nulle part peuvent s’effondrer à tout moment », a-t-il commenté.
Le FMI a jugé que la Grèce était toujours susceptible « de connaître un accident » et qu’elle aurait peut-être besoin de davantage d’argent et de nouveaux défauts si « les effets des réformes ne se font pas sentir suffisamment rapidement dans l’économie ». Il estime qu’un défaut désordonné serait inévitable si l’UE décide de suspendre son soutien. Dans cette situation, le FMI lui-même serait menacé par des pertes très importantes.