Le président vénézuélien Hugo Chavez, candidat le 7 octobre à un nouveau mandat de six ans, s’est à nouveau déclaré guéri de son cancer, samedi, et capable de gouverner au moins jusqu’en 2019.
"Je crois que oui, je me sens très bien", a répondu Hugo Chavez samedi à la question de savoir s’il était totalement guéri. Il était interrogé en pleine campagne électorale, sur un camion circulant parmi des milliers de partisans, à Guarenas, une cité dortoir à l’est de Caracas.
"Si je ne me sentais pas la force" de gouverner six ans de plus "je ne serais pas là. Nous allons d’ailleurs travailler à un rythme accéléré", a ajouté le président sortant, favori des sondages devant l’ex gouverneur Henrique Capriles, le principal candidat de l’opposition, âgé de 40 ans.
Dans le cortège, des femmes pleurent en le voyant passer, d’autres lancent des lettres de doléances, qu’il rassemble consciencieusement.
Cancer mystérieux
Hugo Chavez, 58 ans, a été opéré deux fois en 2011 et 2012 en raison d’un cancer dans la zone pelvienne dont la nature précise n’a jamais été révélée et qui lui valu de lourds traitements médicaux.
Il a reconnu avoir dû ralentir le rythme de ses activités : "Les premières années de gouvernement, je ne me reposais jamais. Mais le corps te rappelle que tu dois ralentir", a ajouté le président réélu sans discontinuer depuis 1998.
Malgré cela, le défilé à Guarenas a été une nouvelle démonstration de force. "Pourquoi pleures-tu, petit ?", demande-t-il à un enfant de huit ans qu’il prend dans ses bras pendant le défilé. "Parce que je vous aime", répond l’enfant.
Au cours de ses presque 14 années de pouvoir, ce dirigeant charismatique s’est attiré la reconnaissance des classes populaires, grâce à ses programmes sociaux financés par les revenus pétroliers.
Il s’est aussi affirmé certain de battre Henrique Capriles, plaidant pour une victoire la plus large possible : "Le plus important est de creuser l’écart pour consolider la révolution" socialiste.
Réserve de pétrole
Il a admis cependant ne pas être parvenu à émanciper le pays de la rente pétrolière, qui représente 90% des ressources en devises du Venezuela, lequel dispose des plus importantes réserves de pétrole au monde, mais a demandé plus de temps pour atteindre cet objectif.
"C’est un modèle qui a 100 ans, nous avons progressé, mais c’est quelque chose de progressif, il y a besoin de temps pour mettre l’activité économique en marche", s’est-il justifié.
"Nous avons commis des erreurs dans l’application de programmes qui n’ont pas fonctionné comme ils l’auraient dû, surtout dans les services publics", a-t-il également reconnu, thème sur lequel l’attaque précisément Henrique Capriles, dans un pays qui souffre de graves dysfonctionnements dans l’alimentation en eau ou électricité, disposant en outre d’infrastructures en mauvais état.
"Nous avons besoin de plus d’efficacité politique, sociale, économique. Nous avons développé l’éducation, mais il manque encore la qualité", a ajouté le président candidat. Le taux d’analphabétisme au Venezuela est tombé de 9,1% en 1999 à 4,9% en 2011, selon des chiffres officiels.
Enfin, il a défendu les mesures radicales de sa "révolution socialiste", comme les nombreuses nationalisations et expropriations, estimant qu’elles avaient eu de meilleurs résultats que les programmes de gauche en Europe.
« Regardez l’Espagne... »
"Regardez l’Espagne. Ca me fait mal. J’ai parlé de tant de choses avec (l’ex chef du gouvernement socialiste José Luis Rodriguez) Zapatero. Malheureusement, ils n’ont pas fait avancer leur projet de gauche et ils ont perdu les élections", a-t-il commenté.
Le pays devient-il un Etat communal ? "Le pouvoir populaire sera concrétisé dans les prochaines années, pour que ce soit le peuple qui dirige sa propre vie, son propre travail", a-t-il promis.