Au départ l’intersectionnalité c’est le concept selon lequel les femmes subiraient un tas de discriminations. On appelait ça il y a 30 ans aux USA des « systèmes de domination ». Le genre, le sexe, la couleur de peau, on peut rajouter la beauté et la richesse (ça, c’est de nous), feraient d’un être un discriminé ou un discriminant, un super discriminé ou un super discriminant.
Coluche le disait à sa façon dans le sketch sur « Dieu » :
« Il paraît que Dieu a dit :
Il y aura des hommes grands et il y aura des hommes petits.
Il y aura des hommes beaux et il y aura des hommes moches.
Il y aura des hommes blancs et il y aura des hommes noirs.
Et tous seront égaux mais ce sera pas facile.
Et il y en a qui seront noirs, petits et moches et pour eux ça sera très dur ! »
« Imaginez un carrefour où des voitures arrivent de tous les côtés. Les discriminations, comme la circulation à une intersection, peuvent arriver d’une direction comme d’une autre. Si un accident arrive à une intersection, il peut être causé par les voitures venant de n’importe quel côté et, parfois, de tous les côtés. De la même façon, si une femme noire est heurtée car elle est à une intersection, son préjudice peut être le résultat d’une discrimination raciale aussi bien que d’une discrimination sexiste. »
Ça, c’est pas du Coluche, c’est du Kimberley Crenhaw, une chercheuse afro-féministe, une Noire qui a une dent contre les hommes, quoi. Depuis, des universitaires se sont emparé de cette grille de lecture ou d’analyse et ont fait plein de « recherches », qui en général finissent toutes pareil : l’homme blanc est coupable.
Le résultat, par exemple chez nous en France, c’est Delphine Ernotte qui vire un par un les vieux Blancs de la télé, sauf Drucker, car il est intouchable (mais on ne sait toujours pas pourquoi, peut-être est-elle amoureuse de lui). Les Français s’en fichent un peu pour deux raisons : ceux qui regardent encore le service public sont principalement soit intoxiqués, soit malades du gauchisme (ou les deux), et donc la nouvelle grille sans homme blanc ils ne voient même pas la différence, et ceux qui ne regardent pas s’en foutent complètement.
Mais « l’intersectionnalité » et le « décolonialisme » ne s’arrêtent pas là. Désormais, après l’université, ce repère de gauchistes qui refusent de travailler, ce sont les grandes écoles qui sont touchées. Le Figaro étudiants s’alarme car la grande école pour jeunes Blancs friqués fondée par le vieux gay blanc Richard Descoings, mort aujourd’hui (pas ce 5 décembre 2020 mais il y a quelques années déjà dans des circonstances scabreuses), a vu naître en son sein un groupe intitulé « BeingBlackatSciencesPo ». L’objet de ce groupe, nous dit Le Figaro, c’est « de permettre “aux étudiants noirs” de débattre en toute sécurité ».
Chacun sait que la chasse au Noir est chose courante rue Saint-Guillaume. Les uns sont brûlés dans la cour, entre deux cours, d’autres sont pendus, la plupart sont lynchés. Il n’y a quasiment jamais de procès (malgré le master et les cours de droit), ou alors expéditifs, tant les étudiants blancs de droite sont racistes.
L’objectif de ce groupe d’étudiants ? Permettre aux jeunes « racisés » (les étudiants non-blancs, NDLR) de se sentir « en sécurité sur le campus » de Sciences Po Paris en obligeant tous les élèves à suivre ces modules. Des cours qui donneraient la possibilité, selon eux, « aux étudiants non-racisés (ceux qui sont blancs, NDLR) qui continuent de perpétuer le racisme au sein de l’institution (...) de se rendre compte de leur attitude raciste ».
Voici la preuve apportée par l’UNI, le syndicat de droite, donc celui des jeunes Blancs friqués jaloux des pauvres Noirs :
A @sciencespo des étudiants demandent de mettre en place "un module obligatoire" pour rééduquer les "étudiants non-racisés qui continuent à perpétuer du racisme".
Les théories indigénistes, décolonialistes et racialistes grangrènent notre enseignement sup. Il faut s'y opposer ! pic.twitter.com/2x3zg2IIb6
— UNI (@droiteuniv) December 3, 2020
Le Figaro donne la parole à Jacques Smith, un nom pas très français mais délégué national de l’UNI quand même :
« C’est un exemple de plus que les universités françaises sont gangrenées par cette idéologie mortifère pour notre pays. Ces demandes mettent en péril la cohésion nationale et Sciences Po doit prendre des mesures fermes face à ce genre de propos »
Si on comprend bien, il y a du lynchage dans l’air, comme dans Django Unchained. Nous finirons cette brillante démonstration sur le topo de la magnifique rousse du module Factu (ça ressemble un peu trop à Facta, ça) qui nous explique le décolonialisme :
Pour en revenir un peu au sérieux, et à notre introduction, les critères objectifs de discrimination dans la société occidentale, pour ne parler que de ce qu’on connaît, sont un, le rang social, qui dépend de l’extraction sociale ; deux, le rang social ; et trois, le rang social. Le reste compte bien sûr, mais le critère principal est là.
Une vieille femme noire, si elle est par exemple à la tête d’un grand pays d’Afrique – on pense à la veuve Mandela –, ne subira pas les mêmes discriminations qu’une femme de ménage de centre-ville bourgeois. Et encore, les femmes de ménage sont plutôt bien payées, même si le boulot est pénible. Oui mais pas besoin de diplôme, de longues études, n’importe qui peut faire le ménage. Sauf que tout le monde ne veut pas, évidemment. Mais ne nous égarons pas.
Il est vrai qu’il y a plus de femmes de ménage noires que de dictatrices de cette couleur. Mais il y a aussi beaucoup de femmes de ménage blanches, ou de couleurs qui oscillent entre le noir et le blanc. Du coup, on s’y perd : la couleur joue moins.
Par exemple, les Gilets jaunes, en majorité blancs, se sont fait beaucoup plus matraquer que les racailles, en majorité non blancs, pour ne prendre que les deux dernières années (décembre 2018 – décembre 2020). La police est-elle raciste ? Le débat agite nos sphères en ce moment, et le président Macron, qui aime bien les racailles de couleur, nous dit que la police n’est pas raciste. C’est vrai, elle a fracassé plus de crânes blancs. Sauf s’il y a un racisme anti-Blancs.
Ou alors, pour ce qui concerne les Gilets jaunes, il s’agirait d’un racisme social et non racial. Et objectivement, le racisme social est plus puissant, plus violent, plus pernicieux que le racisme racial, qu’on appelle naturellement racisme. D’ailleurs, on ne peut appeler le racisme social socialisme, car ça veut dire autre chose. Quoi que, les vrais socialistes luttaient contre la société bourgeoise et les bourgeois, ils étaient donc racistes envers les bourgeois, qui l’étaient aussi envers eux.