Pendant que l’Europe de l’Ouest semble chaque jour renoncer un peu plus aux valeurs fondatrices de notre civilisation et à son identité, en Hongrie, le Premier ministre conservateur Viktor Orbán a fait sa rentrée de manière percutante, en défendant notamment le christianisme et l’identité, contre le libéralisme occidental.
Nos confrères du Visegrad Post font le récit de deux discours de rentrée, qui annoncent la couleur.
Le premier discours a eu lieu devant un parterre d’intellectuels chrétiens invités au Parlement, parmi lesquels le cardinal de Hongrie Péter Erdő, sur la même ligne que le gouvernement concernant la migration.
Durant son allocution, M. Orbán a estimé que l’adoption par la Hongrie et l’Europe centrale du « libéralisme occidental signifierait un suicide spirituel pour les centre-européens ». Selon l’homme fort de Budapest, cela signifierait pour l’Europe centrale de « devenir des sociétés mixes de notre vivant, balayant ainsi irréversiblement nos identités nationales et chrétienne ».
Le Premier ministre hongrois a ensuite nommé le coupable pour ce projet de transformation radical des sociétés européennes. « Ce programme de transformation des pays en pays d’immigration est communément désigné sous l’appellation de Plan Soros », du nom du spéculateur milliardaire et activiste multiculturaliste de citoyenneté hongro-étatsunienne George Soros. « Ce plan décrit exactement comment tourner des pays récalcitrant d’Europe centrale à l’immigration en pays d’immigration », a-t-il continué.
Mais parlant toujours au nom de l’Europe centrale, Viktor Orbán ne s’est pas montré découragé. « Mais nous savons bien sûr ce que nous avons à faire : joindre nos forces, agir ensemble et ne laisser personne pénétrer nos défenses. »
Le Premier ministre a conclu en appelant tout patriote et chrétien à donner son avis lors de la prochaine consultation nationale sur le Plan Soros, rappelant qu’il « vaut la peine de donner un plus grand pouvoir et une plus grande autorité que jamais à ceux qui sont prêts à défendre le futur de la Hongrie chrétienne », et que le gouvernement hongrois y était prêt.
« 60 millions de personnes en Afrique se mettant en route d’ici 2020 vers l’Europe. »
Quelques jours plus tard, Viktor Orbán tint son deuxième discours de rentrée, cette fois devant le parlement réuni. Après avoir abordé des questions de politique intérieure, le Premier ministre hongrois a abordé encore une fois la question migratoire, le Plan Soros et l’aspect civilisationnel de ces positions politiques.
Selon Viktor Orbán, « l’ancien ordre mondial économique et politique est terminé et un nouvel ordre mondial vient, et on ne peut l’empêcher ». La mise en place de ce « nouvel ordre mondial » est responsable des grands mouvements de population actuels, selon M. Orbán. Et ces migrations vont de pair avec « la nouvelle offensive mondiale d’une des religions principales, l’Islam ».
Concernant les vagues migratoires vues à ce jour, il ne s’agissait « que de l’échauffement ». Selon Viktor Orbán, les informations fournies par l’OTAN font état de 60 millions de personnes en Afrique se mettant en route d’ici 2020 vers l’Europe. Il accuse donc la politique migratoire de Bruxelles d’être ainsi responsable des « actes terroristes devenus hebdomadaires, de la dramatique chute de la sécurité publique, et du changement visible à l’œil nu du visage démographique, religieux et culturel de l’Europe ».
« C’est de cela que nous voulons préserver la Hongrie, l’Europe centrale, et si cela est encore possible, toute l’Union européenne », a déclaré Viktor Orbán. Selon le Premier ministre hongrois, la politique migratoire détermine à l’heure actuelle deux camps au sein de l’Union européenne.
D’un côté, les pays qui « invitent voire organisent la venue […] de peuples invasifs », devenus des « pays mixés ». Rappelant que les données indiquent « une croissances des populations non-chrétiennes et une décroissance des Chrétiens », le Premier ministre fait un sous-entendu fort en concluant sa phrase par un laconique « le reste n’est que mathématique simple pour en connaître l’issue ».
De l’autre, les pays opposés à l’immigration, tel que la Hongrie, qui tiennent à « leur sécurité, leur mode de vie, leurs identités nationales et religieuses », avant d’ajouter que « nous voulons une Hongrie hongroise, et en soupirant nous disons, que nous souhaiterions aussi une Europe européenne ».
Ainsi pour Viktor Orbán, l’avenir de l’Union européenne repose sur la possibilité pour ces deux groupes de pays de s’entendre sur un nouvel ordre en Europe pour cohabiter, ce qui ne serait possible « qu’en respectant les volontés démocratiques de chacun ».
Mais pour le moment, les pays d’immigration suggèrent comme solution à cette rupture entre pays pro et anti-immigration, que « les pays refusant l’immigration l’acceptent. Sans quoi ils nous agressent, et nous y contraignent. C’est de cela qu’il s’agit dans l’affaire des quotas obligatoires […]. C’est ce que j’appelle le Plan Soros », a conclu le Premier ministre, réitérant l’importance stratégique de son opposition à cette menace identifiée et nommée, accusant les bureaucrates bruxellois de manger dans la main de l’influent milliardaire.