Plusieurs fois secrétaire d’État sous François Mitterrand, l’ancien cadre de banque (banque Rothschild) communiste Henri Emmanuelli est mort ce mardi 21 mars 2017, à l’âge de 71 ans.
Communiste passé au socialisme, ancien franc-maçon, Henri Emmanuelli a toujours incarné la tendance « de gauche » du Parti socialiste, malgré sa présence au sein du club d’influence Le Siècle de 1990 à 2001.
Henri Emmanuelli a succédé à Laurent Fabius comme président de l’Assemblée nationale en janvier 1992, tout en conservant son poste de de président du conseil général des Landes.
En 1993, il quitte l’Assemblée nationale (suite à son renvoi en correctionnelle dans les affaires Urba-Gracco et Sages, qui remontent à l’époque où il était trésorier du PS) pour prendre la tête du PS où il succède de nouveau à Laurent Fabius.
Doublé par Jospin pour incarner le candidat socialiste lors de l’élection de 1995, il reste premier secrétaire du PS jusqu’au 17 décembre 1997, date à laquelle il démissionne de tous ses mandats électifs, plutôt que d’être destitué, ayant été finalement privé de ses droits civiques par un arrêt de la Cour de cassation dans l’affaire Urba-Gracco.
Malgré de nombreuses mises en examen, Henri Emmanuelli revient en politique au début des années 2000.
Cet « archéo », « revenu d’entre les morts » selon son expression, n’aura alors de cesse de dénoncer la gestion « sociale-libérale » du Premier ministre Lionel Jospin, et de se considérer comme le bouc émissaire du PS.
Il s’oppose ainsi à Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius, tenants de ce qu’il nomme l’« opportunisme gestionnariste ».
Depuis longtemps, il s’est prononcé pour l’interdiction du Front national. Dès mars 1997, il déclarait :
« Celui qui met un bulletin de vote FN dans l’urne sait ce qu’il fait, c’est un choix, il vote pour le racisme. Il faut déclarer illégal tout parti se réclamant d’une idéologie raciste. »
Il lancera le courant Nouveau monde en 2002, avec Jean-Luc Mélenchon, dans le but de pendre le contrôle du PS, ce qui échouera.
Ayant participé au colloque La République face aux lobbies communautaires organisé par le Grand orient de France, il est parfois cité comme membre de la Grande loge de France, mais aucune preuve formelle n’en a été apportée.
À partir de l’automne 2004, il s’est fait le héraut du « non » au référendum de mai 2005 sur le projet de Constitution européenne, ce qui a entraîné sa mise à l’index du PS.