Le président des Jeunes actifs, le mouvement des trentenaires chez Les Républicains, a décidé de rallier le FN et Marion Maréchal Le Pen en Paca. À 35 ans, cet ancien collaborateur de Roger Karoutchi et Pierre Lellouche explique au Figaro qu’il ne veut « pas être une nouvelle fois complice de la trahison des électeurs ».
Le Figaro : Vous quittez les Républicains pour rejoindre le Front national et Marion Maréchal-Le Pen. Pourquoi ?
Franck Allisio : Je prends cette décision aujourd’hui car j’ai compris que l’on ne pourra pas changer mon parti de l’intérieur. La déconnexion, le fossé, entre ce que pensent les électeurs et nos dirigeants ne cesse de s’agrandir. Il n’est plus possible d’expliquer que l’on soit si fort en gueule lorsqu’on se trouve dans l’opposition et si faible en actes quand on est au pouvoir. C’est pourtant cela qui nous est sans cesse reproché sur le terrain.
Ce choix est-il difficile ?
Le deuil est compliqué, surtout lorsque vous militez depuis douze ans avec des responsabilités et une place au sein de l’équipe dirigeante depuis cinq ans, en tant que président des Jeunes actifs des Républicains. Je prends donc un risque. Mais si j’ai eu la chance d’être dans le cockpit de cette famille, je m’interroge sur le sens de son éventuel retour au pouvoir en 2017. Pour quoi faire ? Il suffit de regarder comment Les Républicains fonctionnent pour comprendre qu’un tel retour se ferait avec les mêmes hommes, les mêmes ministres et donc les mêmes idées. Tout cela donnera les mêmes hésitations au pouvoir et, en fin de compte, les mêmes renoncements et les mêmes déceptions. Je ne veux pas être une nouvelle fois complice de la trahison de nos électeurs et de nos militants. Force est de constater qu’il n’y a plus de ferveur militante chez les Républicains.