Nous aurions pu aussi intituler cet article « un imam françaoui, mouzilmane et batrioute » tant notre imam, véritable ovni médiatique, fait tâche dans le paysage islamique français, d’abord par sa manière de violenter Molière sans retenue, mais surtout par la promotion d’un sionisme de la mosquée suffisamment rare pour le noter.
Ce n’est pas nouveau, des ovnis musulmans, le système médiatique français en fabrique depuis le début des années 1990. Ces éphémères héros médiatiques, musulmans des Lumières, nous sont systématiquement présentés comme une alternative au danger obscurantiste et islamiste et comme un modèle d’équilibre entre islam apaisé et intégration républicaine. Le musulman du quotidien, qui se situe hors des canons et critères imposés par les médias, devient ainsi suspect de ne pas être conforme au modèle chalghoumien. Pour ainsi dire, la majorité paisible des musulmans de ce pays devient une cinquième colonne.
Les chalghoumiens sont nombreux : depuis 30 ans, on nous a servi toutes les versions. Des étrangers, les Algériens M. Sifaoui et Malek Chebel, le Tunisien A. Meddeb, mais aussi des Français, les A. Bidard, F. Amara et autres féministes de la diversité, porte-parole d’un islam modéré.
Les marionnettistes ne se cachent plus
La grande nouveauté avec notre imam batrioute, c’est l’affirmation sans complexe de l’identité réelle de ses tuteurs. Jusque-là dissimulés, les réseaux sionistes qui assuraient leur promotion étaient discrets. Fadéla Amara ne cachait pas son sionisme mais n’en faisait pas des vagues, les Chebel et les Sifaoui se prononçaient contre l’antisémitisme – cette inquiétante tentation des banlieues – mais leur identité blédarde pouvait émousser un sionisme peu apparent, voire absent.
Avec Boubakeur, nous avions droit à la dualité du comportement à la fois soumis et révolté par moment, s’affichant bras dessus bras dessous avec le grand rabbin de France G. Bernheim, et capable d’infliger en plein plateau télé à un islamophobe littéraire, un vénérable « je vous emmerde ».
Les réseaux sionistes de la gauche française, qui ont géré la question « beur » depuis la Mitterandie, étaient malgré tout assez discrets. Avec Chalghoumi, Israël est à l’honneur, la Shoah associée au culte musulman dans un polythéisme dégoutant, la judéophilie est promue comme nouveau sacerdoce de l’imamat, le plus ignoble étant le silence face aux infanticides gazaouis de Tsahal durant le pèlerinage à Yad Vashem.
On n’a jamais fait autant de judéomanie musulmane en si peu de temps. Les plus sinistres des collabeurs ont quand même évité d’être si ostensiblement sionistes ! Les marionnettistes ventriloques chalghoumistes, des réseaux innommables ne se cachent plus.
L’humiliation comme mode de domination
Les musulmans de France avaient l’habitude des rabaissements constants, des polémiques au sujet des artifices visibles de leur foi, et du mépris féministe cathodique.
Avec Chalghoumi, le message est encore plus violent : « C’est nous qui désignerons, quand nous le voudrons et comme nous le voudrons, vos porte-parole ! » Alors que les institutions officielles musulmanes se relancent dans une énième tentative de sauver le CFCM.
Voilà le message des tuteurs sionards du sieur Chalghoumi. Choisir un analphabète bilingue pour exprimer, dans un français d’une médiocrité inouïe et à l’accent insupportable, les valeurs républicaines d’un islam des Lumières, constitue un message sans équivoque.
L’islam en France restera éternellement rattaché au bled, un corps exogène par la langue, par l’image – avec la complicité rigolarde des animateurs télé – un show médiatique humiliant et destiné à des cibles diverses :
Aux musulmans : « Voilà votre porte parole, communauté insignifiante et incapable de se choisir des leaders conséquents. »
Aux « desouche » : « Le musulman, même républicanisé et conforme à l’étalon médiatique démocrateux, reste un bougnoul qui roule les “r” et demeure tellement étrange. » Incapable de construire une phrase de niveau primaire, l’imam sioniste dit aussi aux Français autochtones : « L’islam ne peut faire souche en France. »
Aux leaders musulmans : « Même le moins francophone d’entre vous peut avoir sa place, à condition qu’il soit sioniste. » Ce qui compte pour le futur, ce n’est pas votre capacité à progresser en français et à accepter le cadre républicain laïc, ce sera désormais, si vous voulez goûter encore aux ors de la République, votre capacité de soumission et de reconnaissance de la judéophilie d’abord, puis du sionisme ensuite. Le concours du leader musulman de France, le plus judéophile est ouvert. Hassan II ne vous a-t-il pas déjà précédés, il y a 40 ans ?
La Shoah enseignée dans les manuels scolaires de langue arabe des mosquées, c’est pour bientôt.
La nouveauté : l’imam patriote !
Enfin, la véritable nouveauté et contradiction incroyable, c’est le discours nationaliste – et même bilingue pour ceux qui en doutent – sur le « watan », la patrie avec le « r » roulé.
Hassen Chalghoumi nous a donc offert récement chez Ruquier un surprenant argumentaire patriote. Malgré l’étrange langue française qu’il emploie, aux néologismes inconnus, il a réussi l’étonnante prestation télévisée de poser pour la première fois, de façon si directe, comme aucun autre acteur musulman n’a pu le faire à une heure de si grande écoute, le nouveau paradigme post-citoyenneté, le plus évident pour les musulmans de France dans l’avenir : le patriotisme, comme valeur d’affiliation et d’engagement !
Les petits drapeaux français timidement érigés au Bourget en 2012 par les cadres de l’UOIF, la fabrication ramadanienne du vocable « citoyen français de confession musulmane », sont spontanément ringardisés par le patriotisme cathodique de notre imam, néologiste bilingue.
Ce que révèle cette posture n’est pas un accident, ni un hasard. Les figures sous tutelle médiatique, comme cet imam sioniste – promoteur de la burka il y a encore peu de temps – sont, nous le savons bien, prisonniers d’un projet dont ils ne sont que les porte-parole éphémères, soumis par intérêt ou par chantage.
Chaque collabeur fait partie d’un projet de communication de ses maitres. Les collabeurs de SOS Racisme – pour pouvoir militer avec la petite main jaune, inspirée de l’étoile ? – passaient un test d’aptitude pro-israélien par le célèbre Julien Dray, comme l’a révélé il y a presque 30 ans Serge Malik.
Notre imam sioniste va bien plus loin que le discret sionisme interne au PS et à ses réseaux collabeurs : il affiche dans tous les médias sa sympathie pour Israël en visitant, avant Marine, le temple de la repentance mondiale, Yad Vashem.
Le discours de notre imam sioniste, fabriqué à dessein par nos dominants, a été conçu pour la première fois avec une teneur patriotique très improbable jusqu’alors.
Comme son discours et ses prises de position sont quasiment toutes commandées, que notre marionnette sous contrôle ventriloque crifien n’est aucunement libre de ses mouvement ni de ses discours – surtout à une heure de si grande écoute – on peut donc raisonnablement penser que ce discours patriotique soudain est le fruit d’une machiavélique stratégie de nos maitres sionards.
Que veulent-ils réaliser comme objectif par cette étrange posture, contradictoire et difficile à défendre pour un imam blédard ?
Bloquer l’avènement massif des patriotes musulmans
Comme Marine a réussi à bloquer toute possibilité de conciliation entre musulmans patriotes et nationalistes français sincères, notamment par ses sorties absurdes sur le halal et sa ligne laïcarde anti-islam, nos dominants du lobby innommable tentent aussi, par cet inopiné hommage chalghoumien au patriotisme, de confisquer le vrai mot d’ordre rassembleur des musulmans français dans un avenir proche.
En essayant de confisquer, par leur poulain dressé, les principes d’attachement au territoire et à la nation à laquelle nous appartenons, les élites sionistes procèdent à une opération ambiguë de communication.
Cela signifierait d’une part que, puisque les juifs ont créé il y a quelques années une association juive de soutien à Marine, puisque les extrêmes-droites européennes s’allient toutes avec les sionistes – que le créneau national-conservateur ou patriote français doit être confisqué aux musulmans français, sincèrement patriotes.
Nos dominants ont compris que l’avènement de cette ligne était la porte de sortie honorable pour une coexistence pacifique en terre de France. Visiblement, ils aimeraient couper l’herbe sous le pied des patriotes musulmans, en leur confisquant le drapeau tricolore par la chalghoumisation des élites musulmanes représentatives.
Albert Ali
Paris, le 7 mars 2013