Les 22.000 habitants de cette colonie de Jérusalem-Est profitent, en pleine crise du logement, de loyers avantageux.
Vu de l’extérieur, Har Homa est une sorte de forteresse de pierres blanches, posée au sommet d’une colline pierreuse à la sortie sud-est de Jérusalem. Les immeubles de cette ville nouvelle s’enroulent de façon concentrique. Il n’y a qu’une seule entrée, comme dans un château fort. À l’intérieur, c’est un petit paradis de rues circulaires, de jardins d’enfants, de pavés autobloquants et de bacs à fleurs. La vue y est splendide, et donne sur les collines beiges du désert de Judée, Bethléem, et, au loin, la taupinière géante de l’Hérodion, palais et nécropole du roi Hérode le Bâtisseur. Le centre de Jérusalem est à dix minutes de voiture ou de bus, et les habitants répètent d’ailleurs tous qu’ils sont à Jérusalem.
Dans le grand jeu de Monopoly engagé par les Israéliens à Jérusalem, Har Homa est un lieu symbolique. Construite dans les années 1990 dans les limites du grand Jérusalem, municipalité aux frontières élargies et jamais reconnues internationalement, Har Homa symbolise la ténacité et la détermination du vaste projet de judéification de la ville menée par les municipalités successives. Il vise à entourer Jérusalem-Est d’un réseau de quartier juifs, qui coupent la partie palestinienne du reste de la Cisjordanie. Et rendent peu à peu quasi impossible toute division de la ville.
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