La question s’est posée, à la Rédaction, s’il fallait écrire israéliens (adjectif) ou Israéliens (nom propre). Colombani, ce bon petit soldat à la tête du Monde, le canard qui s’effondrera par la suite, avait écrit en 2001 « Nous sommes tous Américains », ce qui est une faute : il aurait fallu écrire « nous sommes tous des Américains ».
Deux décennies et deux ans plus tard, Gernelle, du Point, que nos lecteurs connaissent bien, écrit : « Nous sommes tous Israéliens », suivant en cela la faute de Colombani, c’est-à-dire la ligne israélo-américaine.
Rien de nouveau sous le soleil : la quasi-totalité de nos éditorialistes, comme ils aiment à s’appeler, alors que leur vrai job est simplement propagandiste, mais c’est moins reluisant, historiquement, sont pour Israël et les USA, que les résistants sur le Net appellent USraël, ou Usraël.
Nous, on préfère écrire nous sommes tous israéliens, car la solidarité des victimes du terrorisme ne fait pas de nous des Israéliens, comme elle ne fait pas des Israéliens des Français. D’ailleurs, les deux peuples, malgré un nombre important de binationaux (et d’escrocs franco-israéliens en fuite), ne s’apprécient pas forcément : les Français trouvent globalement que les Israéliens sont racistes, et les Israéliens pensent que les Français sont antisémites, un partout balle au centre.
Qui veut soutenir le massacre à Gaza, qui ?
Les éditorialistes se plaignent que les Français ne manifestent plus avec les juifs français, et que les people ne s’engagent pas plus pour Israël, surtout ceux qui peuvent toucher les jeunes, et a fortiori les jeunes de banlieue, qui sont majoritairement pro-palestiniens. Sans compter les jeunes d’extrême gauche, qui sont anti-impérialistes donc anti-USraël par définition. L’équation est corsée, pour la dominance : forcer un peuple à penser ce qu’il ne pense pas, au besoin par la propagande, et parfois par la force (Charlie, Bataclan), c’est ardu, voire, impossible. Pourtant, on dit qu’impossible n’est pas français...
Laurent Ruquier, ce médiocre animateur socioculturel, dont le talent est surtout constitué par celui des autres – c’est un lamentable humoriste mais un excellent dénicheur –, se lamente parce que Mbappé n’a pas utilisé son influence, qui est grande avec ses 109 millions d’abonnés sur Insta !, pour dénoncer le Hamas et pleurer Israël.
Hélas, Ruquier n’a pas invité le meilleur type pour faire la leçon aux jeunes des quartiers, puisque dans un documentaire de 2004, Chouraqui les traitait quasiment d’antisémites. Libé décrit ce malaise entre le réalisateur juif et les lycéens :
La veille, France 2 avait diffusé dans le cadre de l’émission Envoyé spécial un reportage du cinéaste Elie Chouraqui, intitulé Antisémitisme, la parole libérée, tourné dans deux établissements de la commune : le collège public Paul-Eluard et l’ORT. Le documentaire traite de la « haine ordinaire » entre des élèves d’origine principalement maghrébine du collège public et leurs camarades juifs de l’établissement privé voisin. Plusieurs jours avant sa diffusion, des cassettes de l’émission ont circulé au sein des deux établissements, suscitant un fort malaise.
Il n’en reste malheureusement que la bande-annonce, diffusée en 2019 sur i24NEWS, la chaîne de Patrick Drahi (dont la montagne de dettes est en train de s’effondrer, c’est à venir dans ONLI sur le Financement associatif de la Rédaction) :
On retrouve donc le plus mauvais vendeur de la paix civile en France cherchant des volontaires pour faire la retape du régime terroriste d’Israël. Autant dire la face nord, ou le Kangchenjunga à mains nues et en tongs par moins 40 !
Médias
Football #Israel #GazaUnderAttackKylian #Mbappe attaqué sur BFM pour ne pas avoir témoigné son soutien à Israël pic.twitter.com/Kbs5u8cDcu#IStandWithPalestine #FreePalastine #IsraelPalestineWar
— CALAM (@Calam_media) October 12, 2023
Et après ils se demandent pourquoi personne ne se bouge pour eux ? Mbappé et les autres people suivis massivement par les jeunes ne sont pas seulement sages ou calculateurs, ils sont honnêtes : plus grand-monde n’a envie de soutenir les massacres à Gaza. Les Israéliens ont été trop loin et les Français ne veulent pas se laisser entraîner dans la haine, ce que Macron a souligné, lors de son allocution du 13 octobre.
Aucune menace, aucune pression, aucun chantage, aucun attentat prétendument islamiste ne fera changer les Français et les people d’avis. Israël doit se débarrasser de sa politique mortifère, et là les choses changeront.
Pour info, Israël ne figure même pas dans le top 20 des préoccupations des Français (cliquez sur l’image, elle s’agrandira par magie) !
Le 42e but en bleu de Mbappé fait le tour du monde
LE BUT DE ZINZIN DE MBAPPE pic.twitter.com/R2KqscoVB0
— (@Aizant1) October 13, 2023