À l’annonce de la publication prochaine de la liste de toutes les personnes ayant travaillé à Auschwitz, le Centre Simon Wiesentahl a intimé l’ordre à la justice allemande d’engager une nouvelle série de procès.
Le quotidien polonais Rzeczpospolita rapporte que l’Institut polonais de la mémoire nationale publiera prochainement la liste complète des personnes ayant travaillé dans tout l’ensemble du camp d’Auschwitz-Birkenau, des gardiens aux officiers SS en passant par les fonctionnaires de l’État et le personnel soignant. Soit 8753 personnes au total, dont plusieurs dizaines seraient toujours en vie.
Dès l’annonce de la future publication de la liste, le Centre Simon Wiesenthal à Jérusalem a fait savoir par la voix de son directeur, Efraïm Zuroff [photo ci-dessus], qu’il attendait une nouvelle vague de procès de la part de la justice allemande. Dans une tribune parue dans le Jüdische Allgemeine et intitulée « Qu’on les poursuive enfin en justice ! », le directeur du Centre Simon Wiesenthal de Jérusalem met effectivement en cause la justice allemande qui, selon lui, n’en a pas fait assez jusque-là : « Quel est le rôle de l’Allemagne et de la justice allemande ici ? », demande-t-il.
Si 770 personnes ayant travaillé à Auschwitz ont déjà été jugées et condamnées par le passé, une récente législation européenne a permis la facilitation des poursuites des fonctionnaires survivants du régime nazi. Selon cette législation, il n’est effectivement plus nécessaire de prouver la culpabilité d’un individu, la présence « au moment des meurtres » est désormais la condition suffisante à des poursuites.
C’est ainsi que John Demjanjuk, simple garde au camp de Sobibor, fut condamné à 5 ans de prison en 2011 à l’âge de 91 ans. En avril dernier, s’est également ouvert le procès d’Oskar Gröning, 94 ans, pour « complicité de meurtres dans au moins 300 000 cas ». Ce dernier officia en 1942, pendant quelques mois, comme comptable à Auschwitz.