Voilà une semaine tout juste que le voisin russe a passé la frontière avec ses chars, histoire, prétend-il, de faire le ménage dans une Ukraine corrompue qui rêve de s’offrir à l’Europe et à l’OTAN. C’est au nom du patriotisme – farouchement décrié chez nous – que Zelensky a prononcé, le 24 février, la mobilisation générale. Conséquence : les hommes de 18 à 60 ans n’ont pas le droit de quitter le pays et doivent rester se battre pour en assurer la défense. Et ils restent.
[...]
Hélas, la réalité revient parfois avec violence. On apprend ainsi que l’exil des Ukrainien.nes n’est pas si idyllique qu’on voudrait le croire. Imaginez-vous, en effet, que se posent aux frontières des questions de genre. Un concept très archaïque, là encore, mais il faut se rendre à cette cruelle évidence : la révolution woke n’a pas encore atteint les frontières de l’est de l’Europe.
C’est le drame, nous apprend le magazine montréalais VICE World News, à qui le responsable d’une association qui milite pour l’égalité LGBTI à travers l’Europe a déclaré : « L’agression du Kremlin contre l’Ukraine a choqué le monde entier, et les personnes queer sont très affectées par cette guerre. » Pourquoi ? Parce que dans ces sociétés archaïques, on est encore homme ou femme.
Zi Faámelu, musicien(ne), confie :
« Comme des centaines de personnes trans en Ukraine, je suis une femme, mais j’ai “masculin” sur mon passeport et sur toutes mes pièces d’identité, donc c’est une guerre dans la guerre. Les personnes trans ukrainiennes se battaient déjà pour leur vie. » Un autre « Ukrainien non binaire » (sic) confie ses craintes de quitter l’Ukraine et de se rendre dans « des endroits comme la Pologne ou la Hongrie » où sa transidentité n’est pas reconnue. « Je dois choisir entre mon propre pays – où j’ai appris à naviguer – ou un endroit totalement étranger où je pourrais me sentir encore plus exclu et en danger », dit-il.
Sandrine Rousseau a bondi sur Twitter :
« Alerte sur l’impossibilité des personnes trans de franchir la frontière en Ukraine. Ce bien de sortir (sic) des discriminations dans l’évacuation là parce que ce qu’on lit n’est vraiment pas à la hauteur de la situation. »
Ses amis de Révolution permanente soulignent que ces pauvres femmes trans bloquées dans le pays « craignent d’autant plus pour leur vie que le poids de la transphobie est très lourd en Ukraine », un merveilleux pays « où l’extrême droite a une influence politique inquiétante ». Finalement, l’Ukraine est décevante pour la gauche woke.
Lire l’article entier sur bvoltaire.fr