Le Paraguay déplace à nouveau son ambassade en Israël. Après l’avoir déménagée à Jérusalem, l’État sud-américain a décidé de la relocaliser à Tel Aviv. Israël est furieux et riposte. Les Palestiniens, eux, ouvriront une ambassade au Paraguay.
Le Paraguay a provoqué une tempête diplomatique en annonçant, le 5 septembre, qu’il transférait à nouveau son ambassade en Israël à Tel Aviv, un peu plus de trois mois après l’avoir déplacée à Jérusalem.
La décision a suscité l’enthousiasme des Palestiniens. Ainsi, le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad Al-Maliki, cité par l’agence de presse Wafa, a déclaré que l’Autorité palestinienne allaient « immédiatement » ouvrir une ambassade au Paraguay.
L’État hébreu a, pour sa part, annoncé la fermeture de son ambassade à Asuncion, la capitale du Paraguay. Le bureau du chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahou, dans un communiqué, a déploré la « gravissime » décision du Paraguay, ayant porté préjudice aux relations entre les deux pays.
« Parvenir à une paix élargie, juste et durable au Moyen-Orient »
La décision paraguayenne de ramener son ambassade en Israël à Tel Aviv, a été prise par le gouvernement du nouveau président Mario Abdo Benitez, entré en fonctions à la mi-août. Il entend ainsi « contribuer à l’intensification des efforts diplomatiques régionaux et internationaux dans le but de parvenir à une paix élargie, juste et durable au Moyen-Orient ».
Le 21 mai dernier, l’ex-président du Paraguay Horacio Cartes avait inauguré à Jérusalem la nouvelle ambassade de son pays en Israël, emboîtant le pas aux États-Unis, dans une démarche de rupture diplomatique qui avait indigné les Palestiniens. À l’époque, Mario Abdo Benitez, déjà élu président mais pas encore entré en fonction, avait remis cette décision en question, assurant ne pas avoir été consulté.
Le Paraguay était devenu le troisième pays à rompre avec le consensus international qui voulait que les ambassades soient installées en dehors de Jérusalem, compte tenu du statut disputé de la ville et de la persistance du conflit israélo-palestinien. Les États-Unis ont transféré le 14 mai leur ambassade de Tel Aviv à Jérusalem, concrétisant l’une des promesses de campagne les plus controversées du candidat d’alors Donald Trump. Deux jours plus tard, le Guatemala suivait le mouvement.