Le président de la Grèce, Prokopis Pavlopoulos, a demandé vendredi au leader, Evangelos Meimarakis, de la principale formation d’opposition, Nouvelle démocratie, de tenter de former un gouvernement, mais les chances de succès semblent très minces et les Grecs seront probablement rappelés aux urnes d’ici un mois.
Le premier ministre Alexis Tsipras a démissionné jeudi et convoqué une élection anticipée le mois prochain, après que des dizaines de membres de son parti se soient rebellés et aient refusé de voter en faveur du nouveau plan de sauvetage négocié avec les créanciers européens.
Il s’agirait de la cinquième élection nationale en Grèce au cours des six dernières années.
Même si la victoire de M. Tsipras est largement attendue, il pourrait ne pas obtenir une majorité et être alors contraint d’assembler une coalition qui freinerait sa capacité à gouverner.
Les membres les plus radicaux du parti Syriza ont annoncé vendredi qu’ils le quittaient pour constituer leur propre formation, qui devient du fait même le troisième parti le plus important au sein du parlement.
Des responsables indiquent que le vote aura probablement lieu le 20 septembre, huit mois seulement après que M. Tsipras a été élu en promettant de tenir tête aux créanciers — notamment en refusant de réduire les dépenses et d’augmenter les impôts, deux mesures qu’il a finalement dû se résigner à adopter pour empêcher la Grèce de faire faillite et d’être expulsée de la zone euro.
Le président a rencontré vendredi matin le chef du parti Nouvelle démocratie, une formation conservatrice, pour lui demander de tenter de former un gouvernement. Evangelos Meimarakis dispose de trois jours pour assembler une coalition ; s’il échoue, le leader de la troisième formation en importance au parlement disposera à son tour de trois jours pour tenter d’y parvenir.
Cette troisième formation est dorénavant constituée des 25 parlementaires qui ont claqué la porte de Syriza. Le groupe, qui a pris le nom d’Unité populaire, sera dirigé par l’ancien ministre de l’Énergie, Panagiotis Lafazanis.
En cas d’échec, le pays sera confié à un gouvernement intérimaire qui aura comme mission d’organiser les prochaines élections.
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