Gesté, petite bourgade de 2500 habitants, est à quatre kilomètres seulement de la Sanguèze, qui marque localement la limite entre le Choletais et la Bretagne. Un autre monde pourtant que ce village qui détruit actuellement son église, au bout de deux décennies d’abandon, de péripéties judiciaires et de non-dits.
Comment en est-on arrivés à ce qu’un maire et son conseil envoient bouler la cour administrative d’appel qui leur avait interdit la démolition, ainsi que bon nombre de leurs habitants ? Nous avons passé trois jours sur place, pour tenter de comprendre ce qui se passe à Gesté, petit village disloqué autour de son église éventrée.
L’église à moitié détruite ? Loin de là
Comme nous l’écrivions le 18 juin où nous présentions la situation et l’historique des démêlés judiciaires, l’église – construite en deux fois au XIXe à la place de l’ancienne, détruite par les colonnes infernales le 5 février 1794 et relevée tant bien que mal en 1800 – a été abandonnée par la mairie à partir de 1995. Deux tranches de restauration sur les quatorze prévues avaient été faites dans les années 1980 – et bien faites : le clocher et les murs de la nef paraissaient comme neufs, et c’est pourtant par là que les pelleteuses ont attaqué, abattant le mur pignon de la nef et la première moitié du mur sud. L’église n’est même pas au quart détruite : cette démolition « finalement minime, a été engagée seulement pour mettre les gens devant le fait accompli, leur dire que les carottes sont cuites », commente à chaud un habitant.
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