Le rideau de fumée des déclarations officielles ne peut dissimuler la réalité : les impôts, les déficits et les dépenses publiques continueront d’augmenter.
François Hollande a peut-être raté sa vocation. On l’imagine sur une scène de music-hall vêtu en magicien, redingote et chapeau haut de forme, maniant avec dextérité une baguette étoilée et faisant surgir une colombe tout en escamotant un lapin.
Tout l’art du prestidigitateur consiste en effet à faire diversion, à capter l’attention du spectateur sur un espace éclairé pendant que les choses sérieuses se passent ailleurs, dans la pénombre. C’est à peu près la méthode employée ces jours-ci pour faire avaler quelques bons gros mensonges en matière budgétaire et fiscale.
"Oyez, oyez, bonnes gens. L’an de grâce 2014 - le troisième du règne de la hollandie - verra vos impôts sinon fondre comme neige au soleil du moins se figer telle l’huile un soir d’hiver", proclament en ce début d’automne les hérauts du gouvernement (qui sont aussi parfois des Ayrault...). Ils assènent au bon peuple médusé et avec un culot d’acier que les dépenses publiques vont diminuer, que le pays est dans la juste voix qui va le conduire à la vertu financière.
Un simple coup d’oeil sur le projet de budget 2014 suffit à pulvériser ce hasardeux montage de com. Hausse de la TVA, des droits de mutation dans l’immobilier, baisse du plafond du quotient familial, fiscalisation de la majoration des pensions de retraite pour les retraités ayant eu trois enfants : l’addition est plutôt salée.
Côté entreprises, on a même inventé un nouveau et inquiétant monstre fiscal : l’impôt sur l’excédent brut d’exploitation, censé remplacer deux autres taxes supprimées. Les dépenses de l’État, elles, continueront de croître d’environ cinq milliards.
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