Le président français François Hollande a affirmé lundi qu’il ne voulait pas croire que le président de la Commission européenne José Manuel Barroso ait pu qualifier la France de réactionnaire en raison de sa défense de l’exception culturelle.
"Je ne veux pas croire que le président de la Commission européenne ait pu tenir des propos sur la France qui seraient ainsi formulés, pas même sur les artistes qui se seraient exprimés", a-t-il déclaré devant la presse à son arrivée à Lough Erne (Irlande du Nord) pour un sommet du G8.
Dans un entretien publié lundi par l’International Herald Tribune, José Manuel Barroso a violemment critiqué la volonté française d’exclure le secteur audiovisuel du mandat de négociations commerciales de la Commission avec les États-Unis, qualifiant cette attitude de réactionnaire.
"L’exception culturelle est un principe qui a toujours été évoqué et à chaque fois écarté des négociations commerciales conduites par l’Union européenne ces dernières décennies, a répliqué le chef de l’État français. Il n’y a pas de raison que ça change cette fois-ci dans la discussion avec les États-Unis", a-t-il insisté.
"La meilleure preuve, c’est que les chefs d’État et de gouvernement ont accepté, via leurs ministres, que la question des services audiovisuels soit écartée de la négociation", a-t-il encore relevé.
"Et ce que je demande au président Barroso, c’est maintenant de mettre en oeuvre le mandat qui a été décidé par les négociateurs au niveau des gouvernements", a souligné François Hollande.
Revenant sur ce sujet au cours d’un point de presse, un porte-parole de la Commission, Olivier Bailly, a affirmé à Bruxelles que "la remarque de M. Barroso ne visait pas la France mais ceux qui en parallèle ont lancé des attaques personnelles contre le président (Barroso), souvent violentes et injustifiées contre la Commission".
Le porte-parole n’a pas précisé les artistes ou politiques qui étaient selon lui réactionnaires.