C’est l’un des monuments les plus magnétiques de Berlin. Inauguré en 2005, le Mémorial aux juifs assassinés d’Europe attire chaque année un demi-million de visiteurs dans ses allées plantées de 2.711 blocs de béton. Mais ce champ de stèles conçu par l’architecte américain Peter Eisenman pour durer 1.000 ans n’a même pas atteint une décennie qu’il menace déjà de s’effondrer, vient de révéler cette semaine une enquête menée par le Süddeutsche Zeitung.
Plus de 2.200 stèles du coûteux mémorial -27 millions d’euros- sont lézardées. Certaines fissures sont apparues dès 2005, mais les dégâts s’aggravent d’année en année. Un phénomène lié aux changements de température à la surface du béton, comme l’explique au quotidien l’expert en construction Bernd Hillemeier, ancien directeur de l’Institut du génie civil à l’université technique de Berlin :
« La chaleur et le froid créent des tensions sur une surface de béton qui peuvent devenir si importantes qu’elles entraînent des fissures. »