Alain Soral malmène la confortable lâcheté des idées reçues, la complaisance du prêt-à-penser et le prompt-à-mentir institutionnel, dans des moments de conflagration rhétorique d’une lucidité douloureuse pour les autres invités, qui finissent avec des mines de hyènes ivres de ressentiment.
La dénonciation soralienne du féminisme comme mystification égalitariste bourgeoise, reposant sur la substitution de la lutte des classes par la lutte des genres, est un traumatisme pour le dogme conformiste : historiquement, l’aristocratie s’est toujours souciée du bien-être de ses subalternes (le seigneur veillait sur les serfs ; les capitaines d’industrie veillaient aux conditions de logement des mineurs). La classe bourgeoise, noblesse bancaire donc bancale, velléitaire et philistine, n’a pas cette élégance philanthropique, issue de la Charité chrétienne, puisque son dieu est Mammôn. Elle va donc remplacer le devoir de Charité par une obligation d’égalité, pour mimer la philanthropie aristocratique. Le féminisme est né de cette imposture, de ce détournement d’objet.
En mettant en exergue ce hold up idéologique bourgeois (l’invention de l’antinomie féminin / masculin pour occulter la dichotomie riche / pauvre), Alain Soral jette les bases d’un argumentaire systémique, c’est à dire d’un raisonnement reconductible à d’autres situations : cela s’appelle une philosophie. Enthoven, dandy pontifiant, où est ta production philosophique ?
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