Dimanche dernier, alors que plus de trois millions de personnes étaient dans la rue pour marcher contre le terrorisme, Fabrice Eboué se produisait à Lille, sur la scène du théâtre Sébastopol. Il jouait son dernier spectacle, Fabrice Eboué, levez-vous. L’occasion pour le quotidien La Voix du Nord de partir à la rencontre de l’humoriste.
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« J’ai un censeur qui, pour moi, est le plus légitime : c’est le public. Quand quelque chose est maladroit, mal amené, le public ne rit pas. J’ai donc tendance à roder mes spectacles directement sur scène et je peux vous assurer que, quand quelque chose est trop choquant ou trop maladroit, le public ne rit pas et là, vous vous retrouvez seul et que vous n’avez qu’une seule envie, c’est de l’enlever. » [...]
« Je n’ai pas pris la défense de Dieudonné. J’ai pris la défense légitime de la liberté d’expression, la liberté de dire ce qu’on a envie de dire et de ne pas prendre le public pour un imbécile. Il n’y a rien de plus frustrant pour un public que de lui dire ce qu’il doit voir et ce qu’il ne doit pas voir. Qui prétend avoir le droit de dire ça c’est drôle, ça ce n’est pas drôle ? On n’a pas le droit de dire à un public ça tu peux voir, ça tu ne peux pas. Là, selon moi, ce sont les fondements mêmes de la démocratie qui sont bafoués. Voilà pourquoi j’ai défendu la liberté d’expression et j’ai défendu tout simplement mon propre métier. »