On gagnerait du temps à expliquer comment fonctionne la psyché humaine : plus on est en retrait et plus on s’isole, plus on vit sur ses acquis passés, ce qui constitue la personnalité, c’est-à-dire l’ego (et l’égoïsme).
Et plus ces habitudes de vie s’enracinent ("habitus" dira Bourdieu) plus on s’y identifie, ce qui fait que le cerveau produit à chaque stimuli correspondant, des endorphines, c’est pour ainsi dire mécanique.
Donc ces impulsions de consommation deviennent comme des réflexes pour palier à la peur (du dehors, du réel), dont l’imagination est le corollaire.
À une époque où l’image est omniprésente - et l’image idéologique -, la mémoire capte ces images et nourrit l’imagination de l’ego. Donc il faut être très vigilant ou attentionné, en tout cas avoir repéré ces comportements (pavloviens) pour les éviter - avoir fait un travail d’observation sur soi.
Mais les éviter ne suffit pas, car la nature a horreur du vide, donc soit vous restez là, dans la répétition et tournez en rond, soit vous avancez, et la seule façon d’avancer c’est d’en prendre la responsabilité, de s’engager dans le réel pour retrouver au mieux un état naturel où le flux énergétique de sa propre cohérence est rétabli.
Ce qui cause le cancer et tout le reste, c’est à la fois globalement le système qui agit comme un carcan concentrationnaire, de plus en plus, ensuite à un niveau en-dessous, tout un ensemble de tentations auxquelles on s’accroche inconsciemment, par l’émotion (la publicité est basée sur l’émotion), lesquelles s’inscrivent dans notre subconscient quand on y adhère.
Je pense d’ailleurs que le cerveau émotionnel est ce "second cerveau" au niveau du ventre, lequel est bien inférieur au cortex, à la raison etc
Donc soit on arrive à vivre dans le Système en restant sain parce qu’on sait éviter tous les pièges, soit on n’y arrive pas et il vaut mieux changer d’environnement, la campagne en l’occurrence. L’un dans l’autre ça revient au même parce que l’enjeu pour se libérer est toujours de détruire l’ego, c’est-à-dire vivre et s’engager dans le moment présent, choisir la vie plutôt que la survie.
Ici Moine nous dresse un constat de la somme des comportements égoïstes, mais devrait dans une seconde partie insister sur la responsabilité de chacun à se défaire à la fois de la peur et de l’imagination (toutes deux illusoires) pour se libérer et renouer avec la communauté humaine.
Ce tout-écran favorise le virtuel aux dépens de l’expérience (praxis) de la Co-naissance
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