Entendu comme grand témoin au procès Bonnemaison, l’ancien ministre socialo-sarkozyste Bernard Kouchner s’est prononcé en faveur de l’euthanasie, mais a toutefois fait valoir son désaccord sémantique.
Se livrant à une interprétation étymologique aussi surprenante que révélatrice de certaines obsessions, le « french doctor » a déclaré ce 26 juin sur France Inter :
« D’abord n’employons plus jamais le mot “euthanasie”. Déjà, il y a le mot “nazi” dedans, ce qui n’est pas très gentil. Et puis on a tout de suite l’impression qu’il y a une agression, qu’on va forcer les gens. »
Il a ensuite confirmé son engagement pour l’euthanasie :
« La loi Léonetti ne permet pas de mourir de façon volontaire. »
Une prise de position qui en dit long tant l’inventeur du « droit », puis du « devoir » d’ingérence, est sans doute celui qui a porté à son paroxysme l’idéologie droit-de-l’hommiste. Sommité médiatico-politique des questions de santé en tant qu’initiateur de Médecin sans frontières, de Médecins du monde, puis comme ministre socialiste de la Santé (1992-1993, 1997-1999, puis 2001-2002), Bernard Kouchner milite donc pour une médecine habilitée à donner la mort, à condition que l’on trouve pour la désigner un terme « gentil ».
Rappelons que ce « citoyen du monde », ancien Haut représentant de l’ONU au Kosovo (1999-2001) avait refusé toute coopération avec les enquêteurs du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie concernant Hashim Thaçi, pourtant soupçonné, entre autres, de trafic d’organes. Trafic d’organes qui pourrait voir son développement favorisé par « l’aide à la fin de vie »… Pourquoi ne pas trouver un terme plus « gentil » que « trafic d’organe », qui donne tout de suite l’impression qu’il y a une agression, qu’on va forcer les gens…