Une formalité. Le Conseil national (CN, le parlement du parti) du Parti socialiste (PS) a largement approuvé, samedi 16 mars, une résolution désignant Raphaël Glucksmann, essayiste et cofondateur de Place publique, comme tête de liste pour les élections européennes. Pour la première fois depuis 1979, le PS ne conduira pas de liste sous ses propres couleurs lors de ce scrutin.
Sur plus de trois cents membres du CN (il y avait de nombreux absents), cent vingt-huit ont voté pour. Cinq ont voté contre. Trois se sont abstenus. Trente-cinq membres, proches de l’ancien ministre Stéphane Le Foll qui a annoncé vendredi quitter le bureau national, et du député Luc Carvounas, n’ont pas pris part au vote.
Rachid Temal, sénateur du Val-d’Oise, a, lui, voté contre. « On est tous pour l’union de la gauche et des écologiste, proeuropéens. On est tous pour le dépassement du parti mais les conditions ne sont pas réunies, fulmine-t-il. On rejoint la liste de Raphaël Glucksmann alors que l’on peut faire une liste avec nos talents et nos sortants. » Il continue : « Je ne suis pas moins unioniste que les autres mais je ne crois pas à la fin des partis. Et si certains pensent que le PS n’est pas assez bien, qu’ils aillent ailleurs ! »
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Raphaël Glucksmann, qui avait annoncé sa candidature au Monde, a rappelé vendredi sur France Inter sa volonté de conduire une liste de rassemblement de la gauche, appelant les autres partis de gauche à le rejoindre, au premier rang desquels le PS. Le fondateur de Génération.s, Benoît Hamon, et le chef de file d’EELV pour les européennes, Yannick Jadot, ont rejeté cette main tendue.
M. Faure et M. Glucksmann ont engagé dès le mois de septembre des discussions pour tenter de mettre sur pied une liste d’union de la gauche aux européennes. L’essayiste de 39 ans et une vingtaine de personnalités de la société civile ont ensuite lancé le 6 novembre Place publique, un parti écologiste, de gauche et européen, avec pour ambition de contribuer au rapprochement des chapelles de gauche se partageant l’espace politique entre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon.
Des réunions se sont tenues à partir du 20 décembre autour de Place publique, pour définir des « combats communs » susceptibles de rassembler la gauche. Le mouvement revendique aujourd’hui 30 000 membres (sur la base de l’adhésion gratuite sur Internet).