Manuel Valls a fermé la porte jeudi à un éventuel asile politique accordé par la France au fondateur de WikiLeaks Julian Assange.
"Cette question ne se pose pas et en tout cas ne réglerait pas le dossier (de l’espionnage de présidents français par les États-Unis). Nous avons une relation avec les Etats-Unis et sur cette question d’espionnage nous voulons avoir les plus grandes garanties", a répondu le Premier ministre français, lors d’un point presse improvisé en marge de son déplacement en Colombie.
"Ce n’est pas M. Assange qui dicte à la France ce qu’elle doit faire dans ce domaine-là", a lancé M. Valls à l’adresse de l’activiste australien de 43 ans reclus depuis trois ans à l’ambassade d’Equateur à Londres et qui avait pressé mercredi la France prendre des mesures contre les États-Unis.
Qualifiant cependant d’"insupportable" l’espionnage de trois présidents français par les Etats-Unis et révélé par WikiLeaks, le site fondé par M. Assange, le Premier ministre a assuré que "cela a cessé" et exigé d’avoir "toutes les garanties pour que ça ne puisse plus se reproduire". "Il ne peut pas y avoir d’espionnage de ce type et il faut que les États-Unis d’Amérique donnent des gages pour rétablir une confiance (...) forcément entamée", a-t-il poursuivi.
"Il ne peut pas y avoir ce type de pratiques à l’encontre des dirigeants. Les États-Unis doivent comprendre le mal qui a été fait avec ce genre de pratiques et notamment dans la relation avec ses alliés et avec la France tout particulièrement", a conclu le chef du gouvernement français. Mercredi soir, Julian Assange avait déclaré dans une interview accordée à la chaîne française TF1 que "le moment est venu" pour la France de lancer une enquête parlementaire et des poursuites".
François Hollande et ses deux prédécesseurs, Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac, ont été visés par ces écoutes, selon des documents de WikiLeaks publiés mardi par deux médias français.