Alors que Recep Tayyip Erdogan vient d’annoncer que l’armée turque était entrée sur le sol syrien pour mettre un terme au mandat de Bachar el-Assad, le Kremlin rappelle que la Russie est le seul pays dont les troupes sont autorisées à être présentes dans le pays.
« Nous sommes entrés (en Syrie, ndlr) pour en finir avec le règne du tyran Assad », a déclaré hier à Istanbul le leader turc Recep Tayyip Erdogan lors de son intervention au Symposium de la Plateforme interparlementaire de Jérusalem.
Cette déclaration a étonné Moscou car elle ne coïncide guère avec la position de la partie russe sur le règlement du conflit syrien. Le Kremlin espère toutefois qu’Ankara donnera des explications en la matière.
« Cette déclaration a eu lieu. La déclaration a été entendue partout dans le monde car la Turquie est notre partenaire et nos chefs d’État ont un contact très intense et confiant. Cette déclaration est tout à fait nouvelle. Voilà pourquoi nous attendons avec impatience une explication de cette position avant de prendre toute décision », a commenté Dimitri Peskov, le porte-parole de Vladimir Poutine.
Il a en outre ajouté que cette déclaration ne coïncidait pas avec les propos précédents de la Turquie ainsi qu’avec la position de Moscou sur cette question, en précisant que seules les troupes russes étaient autorisées à être présentes dans le pays.
« Cette déclaration est discordante par rapport à notre compréhension de la situation, comme État dont les forces armées sont les seules à se trouver légitimement sur le territoire de la République arabe syrienne à la demande des autorités légitimes, il est très important d’avoir cela en vue », a souligné le porte-parole du numéro Un russe.
Depuis le 24 août, les militaires turcs mènent l’opération terrestre « Bouclier de l’Euphrate » dans le nord de la Syrie qui vise à lutter contre le groupe terroriste Daech.
L’armée d’Erdogan a pris le contrôle de la ville frontalière de Jerablus, dans le nord de la Syrie, et poursuit son offensive dans le sud-ouest du pays. Le but de la mission, d’après M. Erdogan, est de chasser les terroristes de ce territoire de 5 000 kilomètres carrés afin d’y créer des zone sécurisées pour les réfugiés.