Ce point d’histoire du judaïsme peu connu – les sabbatéens – a peut-être un rapport avec les crimes d’Esptein et son réseau mondial, mais c’est difficilement vérifiable. Pour la dame qui parle dans cette vidéo, il y a beaucoup de points communs entre cette déviation du judaïsme (ou son noyautage) et les événements actuels qui touchent l’élite pédocriminelle.
Doreen Dotan rassemble tous ces éléments, tous les points concordants, et en fait une petite théorie personnelle. C’est une façon de voir les choses, il y en a de plus rationnelles, ou de moins eschatologiques. Seulement, l’histoire nous apprend que l’eschatologie, en quelque sorte, est une métapolitique. Et en ce sens, ce qu’elle dit, même si elle fait tout ça pour sauver le judaïsme, menacé selon elle, résonne étrangement aujourd’hui au milieu des preuves qui s’accumulent contre l’hyperclasse.
Dans cette vidéo sur les « sectes cryptoreligieuses satellites du pouvoir royal », Pierre Hillard détaille les différentes variétés de judaïsme, dont le frankisme, que la vieille dame évoque également.
Sabbatéens et frankistes
La revue Che Vuoi ? du cercle freudien dit ceci :
De quelle nature était le culte des sabbateens ? Extérieurement, ils islamisaient. Dans leurs foyers, ils continuaient à judaïser. Extérieurement, ils étaient turcs, dans leurs lieux de culte clandestin ils usaient entre eux de leurs patronymes juifs-espagnols, suivaient leur propre rituel hébraïque qui, avec le temps, s’était enrichi de nombreux hymnes en ladino dédiés au Messie Sabetaï, récitaient les Incommendanças (les 18 commandements édictés par le Messie Sabetaï), maudissaient les renégats (les juifs qui avaient refusé d’entrer dans le « mystère du turban ») et faisaient reposer toute leur doctrine sur le principe kabbalistique qui postule que le fils de David (re)viendrait annoncer la fin des Temps, quand le Bien Absolu ou le Mal Absolu régnerait sur terre. Absolument pessimistes — réalistes — c’est le pari du Mal qu’ils soutenaient, en inversant — dans l’ordre du négatif — toutes les solennités juives. Les deuils rituels se transformaient en fêtes pleines d’allégresse et les Jours Redoutables en énormes orgies alimentaires et sexuelles.
Cette secte (ou tout au moins une des quatre sectes qui composaient le mouvement sabbatéen — la Dunmeh) participa au mouvement révolutionnaire des Jeunes Turcs, fut « rapatriée » en Turquie au moment des échanges de populations qui suivirent la dernière guerre gréco-turque… et finit de s’éteindre au même titre que les autres groupes de sabbatéens dispersés à travers l’ancien Empire turc, après trois siècles d’obstination à vivre dans la double appartenance instituée. Instituée, car rien n’interdisait aux membres de cette secte de larguer ce judaïsme secret, ou d’abandonner l’Islam public, ou tout simplement de se déclarer ouvertement adepte du Messie Sabetaï. En fait, la pierre angulaire sur laquelle reposait l’édifice sectaire, se représenterait par la coïncidence de l’ouvert-fermé, dehors-dedans, caché-public, et c’est l’ensemble [clandestinité] qui structurait les pratiques et les croyances de cette secte.
Un autre avatar est-européen, celui-ci plus tardif (fin XVIIe début XVIIIe siècle) fut le frankisme (ou zoharisme, ou sabbataïsme d’Europe) dont l’aspect provocateur tient à la conversion volontaire (à la suite de Jacob Frank, sabbatéen est-européen) de quelques milliers de juifs à la croyance en une divinité trinitaire, au triomphe facile que les frankistes offrent au persécuteur de toujours l’Église catholique, aux controverses « scandaleuses » qui opposaient frankistes et juifs orthodoxes, et qui se concluaient invariablement par un autodafé en grande pompe du Talmud. Ici le catholicisme était ostensiblement professé et le judaïsme secret encore plus passionnément inversé. Gershon Sholem dit que le frankisme a offert paradoxalement les cadres du mouvement des Lumières en Europe Centrale. Mais il rapporte aussi ce testament très curieux qu’un juif new-yorkais, Gottlieb Wiehle, a laissé derrière lui. Dans ce texte (1881) adressé à ses fils, cet homme se déclare frankiste et il rapporte que, sous la pression du milieu juif de Prague (sa ville natale), il avait continué à professer ouvertement le judaïsme. Mais il professait le sabbatéïsme frankiste en secret (c’est-à-dire l’ensemble catholicisme-judaïsme clandestin). Las de cette multiple clandestinité, il quitte Prague pour New York où il continue néanmoins à vivre dans cette triple fidélité passionnée, désespérée et aristocratique.
Pour en revenir à notre sujet, les dérives du judaïsme trouveraient donc leur source ou leurs sources dans des faux prophètes – comme Jacob Frank ou Sabbataï Tsevi –, ce qui absout le judaïsme de ses crimes (comme toute religion, hein, on préfère ajouter) et le purifie en tant que branche noble. En fait et le frankisme et le sabbatéisme sont des cultes secrets qui dérivent du judaïsme ou qui s’appuient dessus pour recruter des fidèles. Cela rappelle la naissance de la franc-maçonnerie ultrasecrète des Illuminés de Bavière.
Pour clore cette petite embardée dans l’histoire mouvementée du judaïsme et ses ramifications avec les élites actuelles (qui ne sont pas exclusivement juives, loin de là), il est bon de signaler que tout ne va pas dans le même sens. Par exemple, le documentaire d’Élise Lucet sur les réseaux pédophiles français, qui tourne en boucle sur le Net depuis près de 20 ans (ce qui explique sa qualité technique médiocre), donne lieu à d’étranges apparentements. Des internautes ont retrouvé l’interview de l’avocate d’un père autrefois accusé d’inceste et de pédophilie sur ses deux enfants, Monique Smadja-Epstein, croyant avoir affaire à une personnalité du clan Esptein ! Alors que c’est juste une homonymie.
Le sujet était donc « Viols d’enfants : la fin du silence ? » Et Me Smadja-Epstein apparaissait dedans en tant que défenseur du père. Il est à noter que cette enquête sur une affaire potentielle de « réseau pédophile à caractère sectaire » a été classée sans suite. Diffusé en 2000 sur France 3, le doc avait fait du bruit, du bruit en bas et du silence en haut. Ce qui ne prouve rien, évidemment.
Retour sur l’affaire dans l’affaire :
« En août 1994, de retour d’un week-end chez leur père, le petit P., 5 ans, et sa sœur M., 8 ans, présentent un comportement étrange qui, pour tout observateur un peu averti en psychologie, ne laisse pas de doute sur ce qu’ils viennent de subir. Le garçonnet involue et se met à ramper comme un bébé. Sa sœur court s’enfermer dans la salle de bain et passe des heures à se laver et se relaver... Suivront cauchemars, crises de larmes et autres troubles. La fillette refuse dès lors catégoriquement de retourner chez son père. Son frère, trop jeune, n’a pas encore cette force. Mais chaque fois qu’il rentre de ces "week-ends diaboliques", comme les appelle un de leurs bourreaux, son corps est couvert de bleus. Peu à peu, les enfants parviennent à parler. Leurs témoignages font froid dans le dos, à défaut d’émouvoir la justice qui, comme on verra, n’en a cure. Un reportage a été consacré à l’affaire sur France 3, en vain pour l’instant, "Viols d’enfants : la fin du silence ?" (Envoyé spécial, mars 1999), que l’on peut revoir ici :
Les enfants décrivent des viols collectifs, des simulations de mutilation et d’exécution (sur eux-mêmes) et des meurtres effectifs (sur de petits maghrébins), des mains coupées dans des bocaux, des têtes décapitées plantées sur des piques servant de torchères, et tout un cérémonial costumé mélangeant ésotérisme, soucoupisme et inversion des symboles chrétiens, autrement dit satanisme... qui n’est pas sans rappeler le salmigondis de doctrines des francs-maçons. Le père, un ostéopathe parisien, et son avocate, Me Monique Smadja-Epstein, que je préfère ne pas qualifier, prétendent que tout ça c’est la lecture de Tintin ! On entend tout de même le parâtre avouer à mots à peine couverts : "Je pense avoir une personnalité complexe..., fascinée par le sordide..., par la puissance de ça... Je deviens échauffé quand je parle de ça... Ce qu’il est possible de faire avec un enfant, j’en sais quelque chose." Et plus loin : "L’inceste est une pulsion qui remue chacun de nous-mêmes". (sic) »
On voit que dans ces affaires, on se perd dans les ramifications historiques, religieuses et factuelles. Mais il y a de troublantes ressemblances dans la structure même de ces affaires, où l’élite vient au secours de l’élite pour donner l’impression que rien de grave ne se passe là-haut. C’est le b.a.-ba du discours du Diable.