Monseigneur Richard Williamson est un évêque catholique britannique.
Sacré en 1988 par le fondateur de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, Mgr Marcel Lefebvre, Richard Williamson est excommunié par l’Église catholique la même année en raison d’un vice de procédure dans la consécration (la permission du pape n’avait pas été obtenue). Une excommunication non-reconnue par la Fraternité, qui n’empêche pas Mgr Williamson de continuer ses activités, et qui sera levée en 2009.
Fin 2008, Mgr Williamson accorde une interview à la télévision suédoise, au cours de laquelle il affirme que le Concile de Vatican II a provoqué « le chaos théologique que nous avons aujourd’hui » et dénonce l’actuelle « dictature du relativisme » imposée par « les évêques libéraux ».
Dans cette même interview, il fait part de doutes historiques qui lui coûteront une cabale médiatico-juridique durant de longues années :
« Je crois qu’il n’y a pas eu de chambres à gaz. (…) Je pense que 200 000 à 300 000 Juifs ont péri dans les camps de concentration, mais pas un seul dans les chambres à gaz. »
Le tollé est immédiat, et la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, par l’intermédiaire de son supérieur général Bernard Fellay, se désolidarise complètement de Mgr Williamson. Celui-ci exprime par la suite ses regrets d’avoir pu causer des souffrances par ses propos, mais ne les rétracte pas, s’attirant les foudres du cardinal Philippe Barbarin, Primat des Gaules, et du Vatican. Suite à l’intervention d’Angela Merkel quelques jours plus tard, l’évêque britannique est sommé par le Vatican de renier publiquement ses propos sur la Shoah. Mais Mgr Williamson ne se rétracte toujours pas, ajoutant même :
« Il s’agit de preuves historiques, pas d’émotions. Et si je trouve des preuves alors je rectifierai. Mais cela va prendre du temps. »
Cette démarche d’historien lui coûtera son poste en Argentine, et lui vaudra même son expulsion du pays. Mgr Williamson a été condamné en avril 2010 par le tribunal de Ratisbonne (Allemagne) pour « incitation à la haine raciale », mais le jugement a été annulé en appel en février 2012 en raison de l’incapacité de l’accusation à prouver que l’interview pour la télévision suédoise avait été diffusée en Allemagne.
Très logiquement, la démarche révisionniste de Mgr Williamson l’a poussé à s’intéresser également aux événements du 11 septembre 2001. Dans son Kyrie Eleison du 1er octobre 2011, pour le dixième anniversaire des attentats, il déclare :
« Avant qu’il ne devienne “antisémite” de seulement poser la question, demandons-nous […] simplement quelle a été la réalité de cet événement. »
Et de compléter en évoquant des « preuves » que les attentats étaient un « inside job ».
E&R Île-de-France l’a rencontré en décembre 2014 pour un entretien exclusif.