@LeBrasVengeur
Votre message me donne l’occasion de rappeler qu’il existe des français de parents immigrés authentiquement amoureux de la France.
Les miens sont arrivés à 30 ans sur le sol français, et de ce fait complètement imprégnés de leur culture native.
Et pourtant, ils ne nous ont pas appris l’arabe, qu’à ce jour je ne maîtrise pas, le couscous (pour rester dans la caricature) c’était une fois par mois, ma mère étant passionnée de gastronomie française. Mon père buvait allègrement son petit coup et restait très pudique quant aux difficultés, réelles, liées à sa condition. Malgré le maigre salaire d’ouvrier qui tombait, ils se sont saignés pour construire une petite maison à la campagne. Nous étions les seuls Arabes dans le village. Et nos contacts avec la "communauté" plus que limités.
Je passais mes vacances le plus souvent dans le terroir français, pas "au bled".
Petite, je faisais des concours d’orthographe, pas du hip-hop.
Malgré leurs efforts, prenant conscience de la souffrance du déracinement, ils ont tenté la remigration, bien avant que Kemi Seba en fasse une solution. Fiasco total, le mal était fait, mes parents considérés comme des traîtres à la Nation, ma soeur et moi comme des putes françaises. Je passerai les détails de l’accueil qui nous a été fait dans notre "terre d’origine".
Nous sommes tous d’accord sur les méfaits de l’immigration. Si je vous parle de notre parcours ici ce n’est sûrement pas par nombrilisme mais pour vous faire remarquer que ces enfants d’immigrés ne sont pas un bloc monolithique, qu’il existe des trajectoires multiples, dont certaines mènent à un patriotisme aussi sincère que le vôtre.
Encore, j’ajouterai que tous les Français d’origine maghrébine ne sont pas musulmans, amalgame inconfortable relayé également chez ER. J’en suis un exemple, pas une exception.
Je conclurai en précisant que je n’en veux nullement aux français de souche de cultiver ces préjugés (auquel cas j’irais pleurnicher avec les Indigènes de la République) mais plutôt aux individus de ma trempe qui ne font rien pour être visibles dans l’espace public. Alain Soral a mis un coup de pied dans la fourmilière en essayant de sortir les enfants d’immigrés du giron antiraciste et je lui en serai éternellement reconnaissante. Désormais il serait de bon ton que cette génération infantilisee mûrisse, prenne la parole, et crie son amour pour la France.
Sahra.
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