À l’image des multiples incendies qui se sont déclarés autour d’Athènes et dans le sud du Péloponèse dans la journée du 17 juillet, le feu couve en Grèce et l’ambiance générale est à la surchauffe manifeste.
« Les Colonels Tsipriotes »
Pour Panagiotis Grigoriou du blog Greek Crisis, « résister est un devoir ». Selon l’historien et ethnologue, le divorce est consommé entre l’aile gauche de Syriza et les « Colonels Tsipriotes » de son aile droite, accréditant la thèse propagée sur Twitter sous le hashtag #ThisIsACoup (« c’est un coup d’État »).
« Maintenant on sait. La guerre sera longue et elle sera sans pitié. Des nations se révolteront et des populations périront. Nos lignes (Maginot) politiques, héritées de l’époque démocratique, toutes ces histoires bien drôles à dormir debout... avant de mourir, entre “gauche” et même “droite”, et qui ne remettent pas en cause le totalitarisme européiste sont en ce moment-même obsolètes. »
Et de fait, tandis que les incendies ravageaient le pays désormais sous tutelle et en voie de privatisation accélérée — des dizaines d’îles ont été mises en vente aujourd’hui même par le gouvernement grec — un remaniement ministériel intervenait dans la soirée de vendredi à Athènes.
Vous l’aurez deviné, plus aucun ministre oxyste, plus aucun secrétaire d’État récalcitrant dans le gouvernement Tsipras II. Rien que des ouistes avérés et fidèles. Désavoué mercredi par le Comité central de son mouvement, Alexis Tsipras vient officiellement d’acter l’éclatement de Syriza. Au feu, les pompiers, au feu !
66 incendies simultanés
De là à dire que les vrais incendies — avec vraies flammes, vrais écrans de fumées et vrais quartiers évacués — participent de cette purification régressive est un pas que nous ne franchiront pas ici. Et pourtant :
la chaîne grecque ERT1 TV dénombre 66 incendies ayant éclaté simultanément sur l’ensemble du territoire le même jour par grand vent ;
le ministre de la Défense Panagiotis Kammenos évoque la possibilité d’origines criminelles et envoie l’armée patrouiller dans les forêts ;
Georges Harakiris, vice-maire d’Héliopolis, un quartier d’Athènes voisin du mont Ymette en feu, parle lui aussi d’« incendie volontaire » après que des explosions aient retenti, juste avant la déclaration du sinistre.
En attendant d’en savoir davantage pour nous avancer plus avant sur ce terrain brûlant, notons que ces incroyables et tragiques coïncidences naturelles ne vont certainement pas contribuer à apaiser les esprits survoltés de la population grecque face à une situation politique tumultueuse et dégradée.
« Tout ceci donne une impression de complet amateurisme et de chaos » (Stathis Kouvelakis, aile gauche de Syriza).