Y a rien qui vous choque ? C’est un résumé de Levante/Barcelone, un match du championnat espagnol.

On regarde le score, on voit Stop invasion, on se dit tient, y a la télé qui se marinise, on va juguler, maîtriser, bloquer la grande invasion venue du Sud, et puis on réalise : oh non, merde, c’est stop invasion en Ukraine, un slogan antirusse ! A-t-on jamais vu un tel panneau pour les invasions américaines ? Jamais. En plus c’est BeIn Sports qui fait ça, la télé qatarie, censée être un peu anti-Empire, disons pas trop alignée.

Des nouvelles de la guerre à l’Est : les Ukrainiens (ou alors l’OTAN) ont coulé avec un seul missile le Moskva, le navire amiral de la flotte russe, un croiseur maousse.

Les Russes croisent en mer Noire, en Caspienne, en Méditerranée, du côté de Lattaquié, et en Baltique (le Pacifique aussi, mais moins). Leur croiseur lourd a coulé, mais leur flotte est surtout sous-marine, avec une trentaine d’engins lanceurs de têtes nucléaires.

Du côté de l’OTAN, ou du Pentagone, on craint que Poutine ne se serve d’armes nucléaires tactiques, si le front ukrainien commence à utiliser des gros missiles. Laissons la parole à William Burns, le boss de la CIA :

« Vu qu’il est possible que le président Poutine et les dirigeants russes sombrent dans le désespoir, compte tenu des revers qu’ils ont subis jusqu’ici d’un point de vue militaire, aucun de nous ne peut prendre à la légère la menace que représente le recours potentiel à des armes nucléaires tactiques ou des armes nucléaires de faible puissance »

Carrément le désespoir, on nage en pleine guerre psychologique. Il faudra aller voir chez Xavier Moreau ce qu’il en est réellement de la situation militaire.

Guerre des propagandes, c’est le moment de ressortir un extrait de Machine de guerre T-34, un gros film de chars sortir en 2018. Une équipe de prisonniers russes servants de char tente de s’évader pendant une manœuvre dirigée par les Allemands...

Voilà, ça nous met un peu dans l’ambiance, au cas où Poutine lorgnerait sur la Finlande et la Suède, qui lorgnent un peu trop du côté de l’OTAN. Franchement, on n’a pas de bol d’être dans le camp des Lagarde, des Leyen et des Macron, c’est juste l’horreur à tous points de vue. L’histoire leur donnera tort, on le sait, nos petits-enfants apprendront à l’école la période noire de la France avant sa libération, dont on n’a pas encore la date, mais ça viendra. Regardez, les Américains ont envahi et bombardé les Vietnamiens pendant 10 ans, et ils ont fini par partir, la queue entre les jambes. La domination mondialiste aura une fin. Quand, c’est toute la question.

Actuellement, Marine se fait chahuter dans les médias pour sa poignée de mains avec Poutine.

En d’autres temps, Sarkozy avait serré la main de Kadhafi avant de l’éliminer. La diplomatie, ça ne veut rien dire. On se serre la louche, et on peut se faire la guerre, puisque ce ne sont jamais les présidents qui la font ! Ils la décident, mais ne se risquent pas à la faire, ces malins. La différence avec avant, c’est que les présidents des années 30, 50, voire 60, avaient tous ou presque fait la guerre.

De Gaulle l’a faite (en 1940 avec ses 34 chars lourds de la 4e division cuirassée), Hitler l’avait faite (en 1914), Churchill aussi, contre les Boers, Staline l’a faite, si l’on compte la guerre civile et même avant, la lutte armée contre le tsarisme, George Bush père l’a faite (58 missions aériennes de 41 à 44, 4 fois abattu et secouru !), mais aujourd’hui, tous les dirigeants sont des « puceaux de l’horreur », pour reprendre une expression de Céline.
Et puis maintenant, on a les boutons pour les drones, la guerre électronique, la commande de missiles à distance, via des ordinateurs, et bientôt les robots-soldats. Peut-être que les êtres humains échapperont alors à la guerre en tant que chair à canon, sait-on jamais. Oui mais il y a l’injection, cette guerre du haut contre le bas... On n’en sort pas !

L’Express décrit la guerre des drones, les Ukrainiens utilisant le redoutable drone turc Bayraktar-TB2, qui a fait des ravages dans le conflit arméno-azéri :

Mais la Russie n’est pas à court d’atouts. Dans une tribune publiée en mai 2021 sur le site américain DefenseNews, l’analyste militaire Samuel Bendett estimait que la Russie était devenue « le spécialiste mondial des tactiques anti-drones ». D’importantes sommes d’argents ayant été investis afin de développer des outils capables d’entraver ou de hacker les drones ennemis. Et de citer pour exemple marquant l’attaque subie en janvier 2018 par la Russie sur la base navale de Hmeimim, en Syrie. Ce jour-là, l’armée russe avait réussi à brouiller les signaux de la moitié des engins adverses et même à en prendre le contrôle. Elle déploie aujourd’hui cet arsenal en Ukraine.

En 1940, la guerre fut industrielle. Aujourd’hui, elle devient électronique et technologique. Mais elle reste toujours médiatique.

C’est le moment de placer le tweet anti-russe du mois : il est pondu par le réalisateur bien-pensant du Bureau des légendes Éric Rochant, qui a peur de Poutine. Ça donne une idée de sa série...

« Avec Macron, vous pouvez être protégés » ? Ça veut dire quoi, cette phrase ? Le mec fait une série sur l’intelligence, au sens anglo-saxon, et ils sort une connerie pareille. Y a vraiment un truc qui débloque chez nos élites. C’est quoi ? La coke ? Le sentiment de supériorité dû au fait qu’elles ne sont pas challengées, vu que le Système est fermé, consanguin, communautarisé à outrance ?

Il y a sans doute de ça. Normalement, dans un biotope donné, il y a un équilibre des forces contraires. Là, en politique et en médias, chez nous, il n’y a qu’une force, et elle n’en admet aucune autre. C’est ça qui va la tuer. Le Système est structurellement condamné par sa fermeture à toute critique, c’est-à-dire à toute amélioration, à toute évolution. Ainsi soit-il.