Cinq ans jour pour jour après la mort du dictateur libyen Mouammar Kadhafi, son Livre vert, opuscule sacré et omniprésent pendant plus de trois décennies, est devenu un objet tabou dont la possession expose à des représailles.
Publié il y a quarante ans, le texte avait fait office de « Constitution » de 1976 à 2011, façonnant la vie politique, économique et sociale de la « Jamahiriya » (État des masses) de Kadhafi.
Assis derrière un comptoir où trônent encore quelques cartes postales arborant des slogans du Livre vert, Abdessalam, propriétaire d’une librairie à Tripoli, affirme n’avoir « gardé aucun exemplaire en rayon ».
« Ma librairie serait immédiatement incendiée si j’y présentais ce livre », explique-il à voix basse à l’AFP, balayant du regard la boutique. [...]
« Peu avant la révolte de 2011, des agents de la sécurité du régime m’ont apporté une collection du Livre vert. Ils m’ont demandé de la distribuer autour de moi », confie Ahmad, un journaliste local. « Je m’en suis débarrassé récemment de peur d’attirer des ennuis à mes proches », admet-il. [...]
Mouammar Kadhafi n’ayant jamais érigé de statue à son effigie, les autodafés en place publique s’imposaient. Des stocks du Livre vert furent brûlés, précédés par la destruction des sculptures représentant les trois chapitres de l’ouvrage.
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