Selon une étude réalisée par le Réseau européen des professionnelles de l’audiovisuel, seuls 21% des films européens sont réalisés par des femmes.
Le combat pour la parité dans le cinéma européen est loin d’être gagné : seulement un film sur cinq est réalisé par une femme (21%), selon une étude réalisée par le Réseau européen des professionnelles de l’audiovisuel (EWA), publié mercredi.
- Les femmes sont-elles meilleures devant que derrière la caméra ?
« Un cercle vicieux »
Dirigée par un enseignant du Birkbeck College de l’université de Londres, cette étude sur l’égalité des genres au sein de l’industrie cinématographique européenne, a été menée auprès d’un échantillon de plus de 1 000 professionnels du cinéma et de l’audiovisuel, et concerne sept pays européens (Autriche, Allemagne, Croatie, France, Italie, Royaume-Uni, Suède).
« La grande majorité des financements (soit 84%) est destinée aux films qui ne sont pas réalisés par des femmes. Cette situation entretient la pénurie de films réalisés par des femmes qui, à son tour, amoindrit la volonté du marché d’investir dans ces films, engendrant un cercle vicieux », indique l’étude réalisée ces deux dernières années avec le soutien notamment du groupe Kering et du Centre national du Cinéma (France).
« Provoquer des changements politiques »
L’étude démontre aussi un très grand écart entre la proportion de réalisatrices diplômées des écoles de cinéma (44%) et la proportion globale de réalisatrices dans l’industrie cinématographique (24%) : « le talent existe, mais le potentiel n’est pas exploité », observe-t-on. En apportant les preuves d’une disparité de genre, le Réseau européen des professionnelles de l’audiovisuel (EWA) souhaite « provoquer des changements de politique aux niveaux national et européen ». « L’étude révèle un consensus quasi universel en Europe autour de l’idée qu’une meilleure circulation des films réalisés par des femmes aurait un impact direct sur la représentation de la femme dans nos sociétés, et permettrait ainsi de promouvoir plus de parité et de tolérance », ajoute EWA.