Dans la France de 2017, tout, mais vraiment tout, semble possible.
Par exemple, un ex-banquier de haut vol (expression malheureuse) de chez Rothschild entre dans l’équipe d’un président socialiste – on a bien dit socialiste – dans laquelle il prend une place prépondérante, démissionne quand ça sent le roussi pour le gouvernement, empêtré dans des choix catastrophiques à l’intérieur et à l’extérieur du pays (soumission au libéralisme européiste destructeur des services publics et du travail, soumission à l’Empire, soumission au sionisme), devient candidat de la Banque et du Média (le média unique rassemblant tous les médias mainstream qui disent la même chose), et se pose en candidat anti-système.
Emmanuel Macron, en se touchant le nez, affirme qu’il n’a « pas d’ami journaliste » (il a des amis plus haut placés, comme Drahi, qui possède les journalistes !) :
On savait que les Français aimaient la politique, et c’est une noble matière que de s’intéresser au sort de tous, mais parfois, ils se font manipuler par les oreilles. On leur dit des choses qu’ils aiment entendre, et ils tombent amoureux. Les femmes, c’est un peu pareil. L’électorat français est-il une femme sans tête ?
L’avenir proche nous le dira. En attendant, écoutons et le jeune Macron – 38 ans, l’âge de Fabius quand il est devenu Premier ministre de Mitterrand (en vérité à 37 ans) – se lancer sur les terres du Nord, celles des victimes des mutations industrielles qui ont touché le pays dans les années 80 (conséquences directes de la « restructuration » industrielle gérée par les banques d’affaires dont Rothschild, devenues les véritables ministres de l’Économie), mais aussi des victimes du libéralisme, qui préfère les chômeurs aux travailleurs, le capital au travail, c’est comme ça. Ça définit le libéralisme.
Le libéralisme en visite chez les victimes du libéralisme. Il faut vivre en 2017 pour voir ça.
Le petit reportage d’Europe 1 à Hénin-Beaumont, où l’on comprend que le candidat Macron marque Marine Le Pen « à la culotte » :
En critiquant Marine Le Pen, Emmanuel Macron défend la mondialisation contre le souverainisme : « L’avenir est dans notre capacité à produire et exporter, pas à se replier sur lui-même »
Car quand Macron fait la promotion du « travail », en félicitant des « gens vaillants », en vérité il travaille pour le Capital. Ce n’est pas dit, mais la politique, c’est aussi l’art de ne pas dire les choses. Sinon, ça pourrait tourner vinaigre. Imaginez des chômeurs de longue durée qui ne trouvent plus d’emploi, quelle qu’en soit la raison, cachés sous les tables d’un dîner du Siècle... On dirait qu’on est revenus trois siècles en arrière. L’âge du libéralisme économique. Qui a le visage doux d’Emmanuel Macron, mais qui ressemble en réalité à Soros, ce vieux reptile âgé de trois siècles.
Pour la petite histoire, toute cette ingénierie socialiste s’est un peu fissurée lorsque Macron, au cours d’une visite à Nœux-les-Mines vendredi 13 janvier, a lâché une phrase malheureuse (mais statistiquement pas fausse) :
« L’alcoolisme et le tabagisme se sont peu à peu installés dans le bassin minier »
Un sujet abordé avec de très longues pincettes, mais cela n’a pas suffi, puisque tous ses adversaires politiques de la gauche à la droite ont sauté sur l’occasion, trop belle...
« Ici une série de difficultés qui se sont accumulées, la difficulté économique, l’effondrement de la mine (...). Sur cet effondrement il y a eu des problèmes sanitaires et sociaux... Dans ce bassin minier, les soins se sont moins bien faits, il y a beaucoup de tabagisme et d’alcoolisme, l’espérance de vie s’est réduite, elle est de plusieurs années inférieure à la moyenne nationale. »
Malgré tout, les 4 000 places de son Zénith à Lille ont été remplies ce samedi 14 janvier.
Il s’est invité au coeur du fief de Marine Le Pen. En choisissant de venir à Hénin-Beaumont, vendredi 13 janvier, Emmanuel Macron ne pouvait pas trouver de lieu plus symbolique pour faire passer son message anti-Front national. L’ancien ministre de l’Économie a décidé de s’attaquer frontalement au parti de Marine Le Pen, sur ses terres, où il a défendu son propre programme, « rempart » face « à la haine, l’exclusion et le repli ». « Si vous voulez parler à la Vierge Marie, il n’est pas idiot d’aller à Lourdes », sourit-on au sein de son mouvement, En Marche.
« Ce n’est pas le premier à faire le pèlerinage à Hénin-Beaumont ! », commente le maire FN de la commune, Steeve Briois, rappelant que Jean-Luc Mélenchon, candidat aux législatives en 2012 et Manuel Valls, qui y avait tenu meeting pendant la campagne des municipales 2014 « s’y sont déjà cassé les dents ». Et puis, raille-t-il dans un communiqué, Emmanuel Macron « n’est pas venu se frotter au peuple, fuyant le marché d’Hénin-Beaumont, préférant choisir ses interlocuteurs dans des milieux où il se sait moins exposé ».
« Deux France à réconcilier »
C’est en effet dans la zone industrielle que le candidat d’En Marche s’est rendu, pour remettre des médailles du travail aux salariés d’un grossiste alimentaire. Une visite qui lui a donné l’occasion de promouvoir le « travail » et de rendre hommage à « ces gens vaillants », preuves vivantes que « lorsqu’on décide de franchir des étapes, on accède à la reconnaissance ».
Le discours, qui se veut porteur d’« espérance » et d’« optimisme », est aux antipodes de celui de Marine Le Pen. C’est bien en vantant les mérites de la mondialisation, dans ce bassin minier si éprouvé par les crises à répétition, qu’Emmanuel Macron espère convaincre, évoquant « deux France à réconcilier », celle qui réussit et celle qui souffre.