Au moins 23 policiers et 7 manifestants ont été blessés dans des heurts dimanche soir à Tel-Aviv après un rassemblement contre les violences policières et la discrimination dont sont victimes les Israéliens d’origine éthiopienne, selon les services d’urgence.
La police montée a tiré des grenades assourdissantes pour disperser la foule et l’empêcher de s’en prendre à la mairie de Tel-Aviv, a constaté un journaliste de l’AFP. Les manifestants ont lancé des pierres, des bouteilles et des chaises sur la police.
Des canons à eau ont également été utilisés pour éloigner des manifestants des rues alentours, en vain.
Plusieurs manifestants ont été arrêtés, a indiqué une porte-parole de la police.
Quelque 10 000 personnes selon la presse, 3 000 selon la police, étaient venues manifester à Tel-Aviv, trois jours après un rassemblement à Jérusalem, qui avait également dégénéré en heurts. Trois policiers et dix manifestants avaient été blessés.
Le ministre de la Sécurité intérieure, Yitzhak Aharonovitch, a expliqué que disperser les "émeutiers" était compliqué, car il n’y avait pas de chef à qui s’adresser.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis que "toutes les plaintes (contre la police) allaient être étudiées". "Mais il n’y a pas de place pour la violence", a-t-il ajouté.
Dispersion des manifestants par des charges à cheval :
Colère de la communauté éthiopienne
La large diffusion dans la presse israélienne d’une vidéo (voir ci-dessous) montrant deux policiers en train de frapper un soldat d’origine éthiopienne en uniforme militaire a suscité la colère de cette communauté.
Parmi les milliers de manifestants, des centaines d’Israéliens étaient venus soutenir leurs compatriotes d’origine éthiopienne. Ils brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Un policier violent devrait être en prison" ou "Nous demandons l’égalité des droits".
Plus de 135 000 juifs d’origine éthiopienne vivent en Israël. Ils descendent de communautés restées coupées des autres juifs pendant des siècles, que les autorités religieuses d’Israël ont tardivement reconnues comme membres de la foi juive.
Cette décision a entraîné l’organisation de deux ponts aériens, en 1984 et 1991, et l’émigration de 80 000 d’entre eux vers Israël.
La vidéo qui a suscité l’émoi des Falashas :