Marine Le Pen, candidate FN à la présidentielle, assure que la France aura « une monnaie nationale » si elle est élue présidente de la République, dans un entretien au Parisien Dimanche.
« Nous aurons une monnaie nationale comme tous les autres pays et nous aurons ensemble une monnaie commune. Voilà, c’est aussi simple que ça. Moi, je pense que l’euro est mort », annonce Marine Le Pen à l’édition dominicale du Parisien. « Il faut maîtriser la monnaie et l’adapter à l’économie parce qu’aujourd’hui la monnaie unique est un boulet. Elle est en grande partie responsable du chômage de masse », estime-t-elle.
« Je vais demander [à l’UE] de pouvoir maîtriser notre monnaie. Cela veut dire transformer l’euro monnaie unique en un euro monnaie commune. Monnaie qui ne concernera pas les achats quotidiens mais uniquement les grandes entreprises qui font du commerce international », explique Marine Le Pen.
La candidate du FN qui affirme au quotidien n’avoir jamais dit que la France sortira de l’euro, a régulièrement répété que, dès son élection, si elle remportait la présidentielle, elle entamerait une négociation avec l’UE pour « restituer au peuple français sa souveraineté monétaire, législative, territoriale, économique ». À l’issue de cette négociation, elle prévoyait un référendum sur l’appartenance à l’UE.
« Je vais mener ces négociations avec nos partenaires européens, parce que je sais que beaucoup partagent ce souhait de voir revenir au sein de leurs nations respectives ces éléments de souveraineté. Et je confierai aux Français le soin de décider de l’issue de ces négociations », promet la candidate du FN qui s’est hissée au second tour de la présidentielle.
À la question : « Quelle est votre arme pour convaincre vos partenaires ? », Marine Le Pen répond : « Le référendum. L’Union européenne s’est fourvoyée dans une vision radicale où elle a décidé de ne pas tenir compte de l’avis des peuples et de mettre en œuvre l’Europe à la schlague. Ce n’est plus admis par notre peuple. Il y aura donc derrière cette négociation le peuple français. »
Et si les Français répondent non au référendum, Marine Le Pen considérera qu’elle n’est pas « en capacité de rester en situation ».
Marion Maréchal-Le Pen, députée FN du Vaucluse, a affirmé le 29 avril à Paris que la négociation souhaitée par le FN sur l’Union européenne et l’euro en cas d’accession à l’Élysée de Marine Le Pen commencerait en 2018 et prendrait « plusieurs mois », voire « plusieurs années ».
Le Pen défend sa vision de l’écologie avec un « État stratège » à Gardanne
La candidate du Front national, Marine Le Pen, a mis en avant dimanche, lors d’une visite imprévue près de l’usine Altéo de Gardanne (Bouches-du-Rhône) liée au problème des « boues rouges », sa vision d’une « véritable écologie », avec notamment un « État stratège ».
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Considérant que la campagne du second tour permettait entre autres de « mettre en avant les problèmes environnementaux et sanitaires et de les relier au choix du modèle économique », Mme Le Pen a semblé vouloir envoyer un nouveau signal aux anciens électeurs de Jean-Luc Mélenchon, en défendant dimanche sa vision d’une « véritable écologie ».
Interrogée sur le cas de l’usine Altéo et du rejet de « boues rouges », Mme Le Pen a jugé que « l’État stratège doit agir en coopération avec l’entreprise, pour que ce ne soit pas l’emploi qui pâtisse de la protection environnementale mais qu’en même temps ce ne soit pas non plus les habitants qui pâtissent de la préservation de l’emploi ».
Interrogée sur le fait que l’État a déjà imposé une réduction des rejets polluants, la candidate a rétorqué que « l’État n’a pas agi, enfin très peu ». Et « l’Union européenne est surtout venue compliquer le dossier », selon cette eurodéputée, qui a concédé que l’UE « a posé de bonnes questions mais que l’État français aurait dû poser lui-même ».
Mme Le Pen a refusé de parler de « contraindre » l’entreprise à limiter ses rejets : « Pourquoi toujours parler de contrainte ? Est-ce que la planification écologique ne vise pas à se mettre d’accord, et envisager un plan concerté entre l’État et l’entreprise ? »