Le choc de l’épidémie du virus Ebola encourage certaines interprétations distinctes des lectures scientifiques et institutionnelles officielles. Certains devinent dans cette épidémie un geste délibéré aux finalités criminelles. Ceci n’est pas sans rappeler les nombreuses accusations qui ont déjà été portées par le passé envers les gouvernements en termes de manipulations virales tenues secrètes. Le VIH et le SIDA sont par exemple l’objet de nombreuses approches alternatives.
Un panel récurrent de théories voit dans la diffusion du VIH un programme déployé par les services étasuniens dans les cadres d’objectifs de maîtrise ou de réduction de la population africaine et/ou afro-américaine [1]. La contamination aurait ainsi été organisée au cours des campagnes de vaccination contre la variole ou l’hépatite B à la fin des années 70. Portée entre autres par le Dr Boyds Grave [2], aujourd’hui décédé, cette position a certes une teneur conspirationniste très forte et repose beaucoup plus sur des procès d’intention que sur des éléments tangibles. Ces derniers s’en tenant essentiellement à des supposés documents déclassifiés et à un fameux plan de déploiement d’un « virus spécial » retrouvé dans des archives des services de recherches médicales fédérales en 1999. Cependant, ces doutes recoupent des aspects de certaines autres contestations scientifiques de la version officielle. Le Dr Strecker avait par exemple clamé que les spécificités de composition du virus HIV indiquaient qu’il était très improbable qu’il soit naturel, et qu’il devait certainement avoir été conçu par l’homme [3].
Notons d’ailleurs au passage que la version officielle de l’origine et des conséquences du virus VIH a toujours fait débat dans les milieux scientifiques. Plusieurs vues dissidentes, avec en têtes celles du groupe de Perth [4] ou du Dr Duesberg [5], remettent en question les liens entre le virus (VIH) et les maladies du syndrome (SIDA). Ces dernières seraient en effet en partie ou totalement la résultante de la malnutrition (pour l’Afrique), de l’usage de drogues, de modes de vie décadents ou... de traitements contre le VIH (pour les pays développés). Ces théories, exposées dans plusieurs documentaires réalisés au cours des décennies précédentes, ont été contestées par une large partie de la communauté scientifique, sans pour autant que l’ensemble des doutes qu’elles jettent sur la version officielle ne soient balayés.
Quant aux théories qui affirment que le VIH et le SIDA sont une manipulation de l’« État profond », on aurait tort de les rejeter par principe. Même si les éléments factuels abondant dans ce sens restent maigres, il ne faut pas oublier qu’il est aujourd’hui officiel et reconnu que les autorités étasuniennes ont conduit des expériences sur des Guatémaltèques à grande échelle en répendant la syphilis [6] au milieu du XXème siècle. On peut aussi penser à l’étude de Tuskeggee, perpétrée dans l’Alabama au sein de populations afro-américaines pauvres et reculées, et qui a consisté à volontairement ne pas soigner des malades de la syphilis [7]. L’Histoire nous apprend en effet que le meurtre de masse à des fins de pouvoir ou d’expérimentation existe bel et bien.