Ce n’est pas une révolution que nous sommes en train de vivre depuis des décennies, c’est, plus précisément, une fin de civilisation… mais qui résiste avec une violence aveugle, devenue mondiale : la guerre de tous contre tous n’épargne plus grand’monde.
Parce qu’il y a lieu de craindre que ce conflit aboutisse à l’extinction de la race humaine, aussi inexorable que fut celle des dinosaures, faut-il renoncer à tout espoir que l’humanité s’en sorte, qu’elle sache mettre à profit son intelligence pour s’ouvrir à une civilisation moins violente, moins inégale, et vivre en paix dans une nature généreuse qui lui offre encore tant de possibilités… ? Car l’actualité, telle qu’elle est présentée par les grands médias dits d’information, apporte chaque jour de nouvelles raisons de désespérer de nos « responsables » politiques.
Après les avoir élus sur de belles « promesses de campagne », les citoyens ont le sentiment que leurs « décideurs », aux plus hauts niveaux, ont un bandeau sur les yeux, qui les rend aveugles aux réalités et inconscients des conséquences de leurs décisions pour les populations dont ils ont sollicité le mandat. Le nombre des abstentionnistes aux diverses élections augmente donc, si bien qu’un élu peut n’avoir été désigné que par à peine un ou deux électeurs sur dix inscrits, c’est leur façon de manifester leur refus de choisir des représentants qui, puisqu’ils ne défendent pas leurs intérêts, ne les représentent pas.
La démocratie politique n’est plus qu’un leurre, Pourquoi ?
Alors pourquoi la démocratie politique est-elle ainsi devenue un leurre ? Tout simplement parce que « faire de la politique » est devenu une profession. Une profession lucrative, très honorifique, et conférant tant d’avantages de toutes sortes que le seul objectif poursuivi par ces « professionnels de la politique » est devenu… leur propre carrière.
Et cette ambition ne passe pas que par de beaux discours, soigneusement préparés par d’autres professionnels. Elle les pousse à des alliances provisoires, à des compromis et à des retournements sans scrupule, voire à des malhonnêtetés, au point que beaucoup semblent certains de leur impunité, comme s’ils estimaient que leur fonction les place au-dessus de la loi… qu’ils sont chargés de faire respecter pour qu’elle soit la même pour tous !
Le pouvoir de l’argent est plus fort que leur vocation
Il ne faut donc pas s’étonner en apprenant que tels ou tels « responsables » se révèlent corrompus ! Il n’y a pas qu’au Brésil ou aux États-Unis que la pression exercée par les serviteurs de l’argent est bien plus efficace que la vocation à défendre les plus pauvres (lesquels, trop souvent, passent dans le camp opposé dès que leur condition matérielle s’est un peu améliorée, mais c’est une autre histoire…) !
En Europe, l’exemple le plus frappant de ce à quoi mène le pouvoir de l’argent est le sort infligé à la Grèce par ses créanciers : ils continuent de la harceler de façon révoltante, rien, ni personne, pas même une consultation démocratique ne les arrête, ils ne cesseront pas de la piller tant qu’il y restera quelque richesse dont ils puissent encore prendre possession.
Nous n’en sommes pas à ce stade en France, mais la détérioration des services publics (santé, éducation, transports, recherche, courrier, etc.) n’a pas de cesse, inutile d’y revenir encore, tant c’est évident. Depuis des décennies, nous avons eu maintes occasions de signaler dans ces colonnes les néfastes conséquences soit des traités signés au niveau européen contre la volonté exprimée par la population ou sans son accord, soit de décisions prises à Bruxelles avec l’approbation de nos « représentants ».
La politique menée depuis quatre ans par un gouvernement qui (et c’est le comble !) se dit « de gauche » continue dans le même sens. Ce n’est pas son récent retournement apparent vis-à-vis du TAFTA qui peut faire illusion, les négociations se poursuivent toujours dans le même secret inadmissible.
Récemment, un espoir a pu naître quand, à l’issue d’une longue et sérieuse enquête au niveau mondial, la fraude des « Panama papers » a été dévoilée au public. Il fallait d’urgence une loi efficace.
On s’attendait donc à ce que les gouvernements réagissent vite et bien contre une frauduleuse organisation qui prive leurs budgets de tant de miliards !
Ils allaient enfin prendre des mesures efficaces contre cette opacité de la gestion des multinationales qui les aide si bien à frauder le fisc… !
Hélas on a appris que ce sont des lanceurs d’alerte, des journalistes qui ont révélé ces fraudes qui sont poursuivis en justice !
Après le soutien aux banques imprudentes, après les aides financières aux grosses entreprises, toujours avec l’argent des contribuables, les niches fiscales restent bien protégées. Et de nouvelles offensives contre les populations qui en font les frais se poursuivent. Maintenant c’est le tour du code du travail d’être remis en question.
Trop, c’est trop
Nos « responsables » ont entrepris de réformer la loi qui protégeait les travailleurs, de façon à faciliter les licenciements. Ils osent même affirmer que cela va permettre de créer des emplois. Mais à qui prétendent-ils faire croire que des patrons vont créer des emplois dont ils n’ont pas besoin ?
Après le « Pacte de responsabilité » (!), après des milliards d’exonérations fiscales, après la loi Macron, l’ANI (…voir GR 1142, 1162 etc.), cette politique de l’offre a montré ses effets et quels sont les intérêts qu’elle soutient aux dépens d’une large majorité de la population.
Il y a même des députés qui l’ont compris et qui osent le dire. Mais s’ils refusent cette loi « Travaille ! », le gouvernement semble prêt (aujourd’hui 9 mai quand j’écris) à la faire passer de force par le « 49-3 », comme il l’a déjà fait pour la loi Macron ! On se demande même si, ensuite, le PS ne va pas exercer un véritable chantage sur les élus qui ne peuvent pas approuver cette politique, pour qu’ils se taisent, afin de prouver « la cohésion du parti au pouvoir » ? Et si ces derniers accepteront pour garder le soutien du parti à leur carrière ?
Tous debout ?
Apparemment, une limite de ce qui est tolérable en matière de démocratie politique semble avoir été dépassée, car cette proposition de loi a déclenché une vaste manifestation de ras-le-bol.
La contestation citoyenne a entrepris, puisqu’elle n’a pas d’autre moyen de se faire entendre, de s’exprimer par des réunions publiques et pacifiques, sous l’appellation Nuit debout, place de la République à Paris.
Elle est tellement motivée qu’elle s’est vite étendue dans les grandes villes.
Et il y a plus. Elle va maintenant plus loin que la critique de cette forme « moderne » (!) de la politique, de ce refus qu’une « élite » décide contre la volonté populaire. Elle se transforme en expérience de démocratie réelle ! Jusqu’à oser élaborer une alternative ! Et comme les questions qu’elle soulève dépassent les frontières, puisque la même politique sévit partout, le mouvement s’étend au-delà…
L’espoir pourrait-il naître ?
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Après cette petite charge contre le Système et ses mensonges, charge qui s’affaiblit quand elle estime que le mouvement « Nuit debout » peut apporter quelque chose au peuple (à l’heure qu’il est, cette fanfaronnade bobo a déjà disparu), nous illustrons le propos qui reste lui, sérieux, avec ce documentaire social datant de 2015 (attention, il peut y avoir des intervenants qui diffusent des clichés de gauche, mais généralement de la gauche du travail) :
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