Les élections se suivent et ne se ressemblent pas. Dans une dizaine de mois ce sera au tour du Crif d’élire son nouveau président, le mandat de l’actuel tenant du titre se terminant et, fort heureusement, il ne peut pas se présenter une 3ème fois.
C’est le moment de rappeler les principales caractéristiques de ce qui est supposée être la représentation politique de la communauté juive française. Son président et ceux qui composent les bureaux directeur et exécutif sont élus par les délégués d’une soixantaine d’organisations juives.
Par exemple dimanche prochain les délégués dont je fais partie sont supposés voter pour ou contre l’admission de nouvelles organisations. C’est noté dans la convocation mais la direction du CRIF ne nous annonce pas quelles seront les candidatures proposées. Nous le découvrirons dimanche au moment du vote parce que vraiment là il n’y aura plus moyen de faire autrement.
C’est réellement nous prendre pour des demeurés.
Je m’étais déjà élevé contre ces méthodes de politicards minables et des promesses avaient été faîtes et bien sûr aussitôt oubliées.
Oubliée aussi la promesse d’informer par Internet les délégués de l’Assemblée générale des travaux du Président, du bureau directeur et du bureau exécutif. Il faut croire que ces travaux sont classés « secret-défense » et que seuls les esprits supérieurs du CRIF peuvent peut-être y avoir accès. D’ailleurs nous, le lumpenprolétariat crifien nous ne pouvons pas comprendre la profonde pensée de Richard Prasquier et la puissante action qui en découle, donc à quoi bon nous l’infliger. Soyons heureux qu’un jour sur deux dans le bulletin du Crif nous puissions voir sa photo grand format de face ou de profil et parfois les deux, Dieu merci.
Il paraît que la photo du président de la République n’est pas obligatoire dans les mairies de France mais celle du président Prasquier, Néron numérique, l’est sur le bulletin du Crif, la posture magistrale, les yeux fixant au loin l’Orient si compliqué.
Je dois reconnaître ma totale incapacité à comprendre qu’après les dramatiques massacres de Montauban et de Toulouse, la direction du Crif, honteusement et scandaleusement, n’ait pas convoqué une réunion extraordinaire de l’Assemblée générale du CRIF.
Certainement que pour son président, nous, délégués des organisations juives au Crif, ne sommes pas aptes à comprendre la situation lorsque des enfants juifs et leur professeur sont abattus en pleine rue pour la première fois en Europe depuis le génocide. Devons-nous saisir que seul le président du Crif peut débattre avec lui-même de la gravité de la chose, que lui seul peut comprendre la douleur de nos coreligionnaires et que lui seul a des solutions à tous les problèmes brusquement posés et auxquels nous devons faire face mais que bien sûr, lui seul saura les résoudre.
Mais reconnaissons-lui de la grandeur : il accepte de partager sur le lieu du crime les photos avec Nicolas SARKOZY et François HOLLANDE.
Pourquoi vous dis-je tout ça : en 2 mandats, rien n’a changé positivement au CRIF et à beaucoup d’égards il y a eu des retours en arrière.
Jamais un président du Crif n’a eu autant de conflits personnels avec des responsables communautaires de valeur et pourtant son prédécesseur avait battu des records.
Jamais un président du Crif n’avait clairement donné des indications de vote pour un des 2 grands candidats à une élection présidentielle, contrairement à toutes les règles et coutumes de notre organisation.
Jamais un président du CRIF n’avait soulevé autant de sarcasmes dans la classe politique de droite comme de gauche.
Jamais un président du CRIF n’avait réuni tant de critiques dans la presse nationale.
Jamais un président du CRIF n’avait eu une telle attitude méprisante pour la presse juive.
Jamais un président du CRIF n’avait montré publiquement son estime pour une organisation politique juive militant contre la politique du gouvernement israélien en place.
Tout ça et tant d’autres choses que je me surprends à utiliser un récent et court slogan :
Dégage !