Berlin voit d’un mauvais œil la décision de l’administration Trump de retirer 9 500 soldats américains sur les 34 500 déployés en Allemagne. Le Premier ministre polonais espère quant à lui attirer les contingents américains en cas de redéploiement.
L’Alliance atlantique aurait-elle du plomb dans l’aile ? S’il a reconnu l’utilité du bloc militaire, le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Mass a en revanche fait état de tensions entre Berlin et Washington, dans un entretien au quotidien allemand Bild am Sonntag publié le 6 juin. En cause : un possible retrait de soldats américains d’Allemagne qui serait envisagé par les États-Unis.
En effet, d’après les déclarations de plusieurs sources gouvernementales anonymes à Washington rapportées par le quotidien américain The Wall Street Journal le 5 juin, Donald Trump aurait ordonné au Pentagone de réduire drastiquement le nombre de soldats américains stationnés en Allemagne. L’annonce n’a toutefois pas été confirmée officiellement, mais cette décision présumée, dont les circonstances n’ont pas été précisées, aurait pour conséquence de réduire la présence de soldats américains en Allemagne de 9 500 hommes sur les 34 500 qui y sont actuellement affectés de manière permanente.
« Nous prenons note d’un éventuel retrait d’une partie des troupes américaines. Nous apprécions la coopération qui s’est développée au fil des décennies avec les forces américaines. C’est dans l’intérêt de nos deux pays », a commenté Heiko Maas à Bild am Sonntag. N’allant pas jusqu’à remettre en cause le partenariat entre Berlin et Washington ni même l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), le chef de la diplomatie allemande a néanmoins reconnu : « Nous sommes des partenaires proches au sein de l’alliance transatlantique. Mais c’est compliqué. »
Et pour cause, la décision américaine présumée a créé des remous en Allemagne, où plusieurs hauts fonctionnaires du bloc conservateur au pouvoir ont en effet ouvertement critiqué la décision de Donald Trump dans divers médias allemands et communiqués le 6 juin.
La Pologne espère attirer les troupes américaines sur son sol
Le retrait présumé a par ailleurs également éveillé des dissensions entre membres de l’OTAN. Du côté de la Pologne, le Premier ministre Mateusz Morawiecki a déclaré le 6 juin qu’il espérait que certaines des troupes américaines censées être retirées d’Allemagne seraient réaffectées dans son pays.
« J’espère profondément qu’à la suite des nombreux pourparlers que nous avons eus [...] une partie des troupes basées aujourd’hui en Allemagne qui sont en train d’être déplacées par les États-Unis [...] viendra en effet en Pologne », a annoncé Mateusz Morawiecki à la radio privée RMF24. « La décision est maintenant du côté américain », a-t-il ajouté.