Le Maracanã a été au centre du monde pendant quelques heures mais les habitants de la favela de Cantagalo, dans la zone sud de Rio, étaient partagés entre désintérêt et colère...
- Les habitants de la favela ont quand même la télé
Au bar Biroska da Bica, dans la favela de Cantagalo, la terrasse de fortune bricolée par Ricon est désespérément vide. Il est presque 20 heures, la cérémonie d’ouverture va commencer mais personne ne s’assoit devant l’écran LCD branché sur la chaîne Record, pourtant en duplex du Maracanã depuis deux heures. Des gamins dévalent les escaliers sans jeter un œil sur le poste. Un adolescent, un vélo sur l’épaule, s’y attarde quelques secondes avant de passer son chemin. Jorge, 67 ans, s’arrête pour reprendre son souffle. Ce n’est pas pour observer le début du show mais parce qu’il a les jambes qui flanchent.
« Je m’en fous complètement de leurs trucs… Je suis à la retraite, je me remets d’un AVC, j’essaye de survivre, alors leurs histoires… »
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Ils sont une vingtaine à regarder la cérémonie sur un grand écran. L’enthousiasme est enfin au rendez-vous. « Elle est canon, s’amuse Rita en voyant Gisèle Bündchen défiler. Ils ont montré des belles choses, un Brésil positif. Ça fait du bien, on a besoin de ça en ce moment. »
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Mais la fièvre va vite retomber. Le long défilé des 206 pays fini par les lasser. La bière fait ses effets et après 30 minutes, plus personne ne prête attention à la cérémonie.
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Évidemment, dans ce contexte social plus que tendu, ce qui devait arriver arriva : le blasphème absolu sur le parcours de la flamme, qui a eu la bonne idée de traverser des quartiers pauvres. Eau, sable et cris ont jalonné la délégation trottinante, qui se fraiera un chemin à grand peine au milieu du bombardement de mécontentements. Voici les images des souffrances de la torche olympique :
VIDEO : Les Brésiliens en colère jettent du sable & des projectiles sur la Flamme Olympique ! #JeuxOlympiques #Rio2016 pic.twitter.com/yvnA55C9y5
— lesecret ن (@fandetv) 5 août 2016
Plus informatif, ce reportage (encore 3 jours en ligne) sur la misère à l’ombre des stades.