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Répondant à l’appel de plusieurs associations, près de 30 personnes sont venues au Zénith pour s’opposer à la tenue du spectacle de l’humoriste Dieudonné, hier soir à Eckbolsheim.
Chassé-croisé tendu sur la route devant le Zénith hier soir. Depuis environ 18 h 30, des manifestants opposés à la venue de Dieudonné au Zénith ont tenté de distribuer des tracts aux automobilistes qui se rendaient au spectacle Rendez-nous Jésus. Avec 2 000 personnes prêtes à le voir pour 38 €, les débordements pouvaient être redoutés : une brigade complète de gendarmes était mobilisée.
« Il y a eu un manque de courage politique pour interdire cette manifestation qui porte atteinte aux valeurs de la République », s’indigne Armand Jung, le député socialiste de Strasbourg qui a participé à la manifestation avec l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), Justice et Libertés, un collectif d’associations, de syndicats et de partis politique (PS, FG, PC) et la Licra.
« C’est un prédicateur de haine », juge pour sa part Raphaël Nisand, maire de Schiltigheim, aussi présent à la manifestation, qui n’hésite pas à faire le lien entre Dieudonné et les meurtres de Mohamed Merah à Toulouse.
Antisémitisme, racisme, débat autour de la liberté d’expression ? Pour les quelques spectateurs qui s’arrêtent pour écouter les manifestants, la question est apparemment ailleurs.
« Dieudonné s’attaque aux sionistes pas aux juifs, pense Christian, 29 ans. C’est un humoriste qui s’attaque à tout le monde : les arabes, les musulmans, les Chinois : il n’y a qu’une minorité qui le traîne en procès, et elle perd. »
« Je n’aurais pas dû m’arrêter, soupire Ahmed, 33 ans, qui a discuté avec les manifestants. Ils restent braqués sur l’antisémistime ». « S’il vous plaît, si vous allez au spectacle, est-ce que vous pourrez noter toutes les attaques antisémites, racistes et islamophobes ? », lance une manifestante à Ahmed, visiblement étonné de la demande.
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