Après la tuerie dans les locaux de Charlie Hebdo, de nombreux rassemblements ont eu lieu dans la capitale et en Province pour témoigner de l’émotion ressentie par un certain nombre de Français. C’était notamment le cas hier soir à Toulouse, où plusieurs milliers de personnes étaient rassemblées place du Capitole.
Or, c’est au Zénith de Toulouse que Dieudonné doit présenter La Bête immonde, son nouveau spectacle, samedi prochain, après s’être produit à Pau la veille.
Il y a quelques semaines, la préfecture avait déclaré se montrer « vigilante » et le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc (UMP), avait pris contact avec le préfet afin d’« évaluer le risque de trouble à l’ordre public ».
Gérard Folus, le président de la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) Midi-Pyrénées monte au créneau contre la venue de l’humoriste :
« Cela ne change pas la donne : le spectacle de Dieudonné devrait être interdit, même si je ne suis pas pour interdire vraiment ! Il tient des propos de haine depuis le début ! »
Même ton menaçant chez la section toulousaine de la Ligue des Droits de l’Homme :
« Celui dont les sympathies avec les thèses les plus extrêmes de la droite antisémite ne sont plus un mystère pour personne met en défaut la démocratie. La liberté de création ne justifie ni les insultes antisémites ni l’apologie du révisionnisme, pour lesquelles nous nous honorons de l’avoir fait condamner. Si la règle qui doit prévaloir est la liberté, tout abus de celle-ci doit être condamné de façon ferme et efficace. Nos militants seront très vigilants et attentifs à ce que les propos de Dieudonné, qui méritent une sanction pénale, soient poursuivis, comme elle l’a fait par le passé. La Ligue engage vivement les pouvoirs publics à poursuivre toutes les atteintes à la loi. Puisque Dieudonné a fait son fonds de commerce de la haine, il faut qu’il soit condamné à chaque fois qu’il l’exprime, et que les peines prononcées soient effectives et décourageantes. »
Au lendemain d’une attaque sanglante contre la liberté d’expression, qui a vu toutes les belles âmes se rassembler pour communier d’une même voix leur rejet de la violence liberticide, il serait bon qu’un certain nombre d’officines grassement subventionnées balayent devant leurs portes.