BFM WC a ce soir proposé une interview du professeur Didier Raoult. Le but n’était évidemment pas de lui donner une tribune. Le professeur n’en a d’ailleurs pas besoin, ses vidéos atteignant des sommets, dépassant parfois deux millions de vues sur YouTube. Sa dernière, en deux jours, a déjà dépassé le million. Connaissant le bonhomme, droit dans ses bottes, ayant des arguments et ne se laissant pas démonter aisément, il ne pouvait être question de s’en tenir là.
La soirée a donc débuté par un reportage à charge, tentant de dépeindre le médecin et chercheur comme une personnalité contestable et contestée, en usant parfois avec bêtise d’extraits de ses vidéos du début de la crise sanitaire pour faire croire qu’il n’avait pas pris la mesure de l’ampleur du problème que nous allions connaître. Il suffit d’avoir suivi ses allocutions depuis les premières sur le sujet pour savoir que son approche n’a pas varié et que la réalité n’est pas venue contredire ses analyses. La peinture de cette réalité par les médias, en revanche, s’inscrit bien en faux contre ses propos, mais aussi contre la réalité elle-même.
L’interview a été suivie d’un retour sur le plateau de BFM, avec Bruce Toussaint et quelques invités. Nous n’avons pas vu cette suite, mais elle commençait fort, avec une question comme la médiocrité télévisuelle sait en poser, sur la polémique autour de Raoult, pseudo-polémique créée et alimentée par ceux-là mêmes qui veulent la commenter et la faire commenter, dans le même sens. Car il ne saurait évidemment d’en débattre pour de vrai.
Entre ces deux moments, l’interview proprement dite, menée par Apolline de Malherbe. Malgré quelques tentatives de faire aller Didier Raoult dans des directions qu’il ne souhaitait pas prendre, malgré la volonté de placer, plutôt maladroitement, des éléments censés nous faire penser que le professeur a pu faire quelques erreurs (par exemple d’avoir « un peu trop fait rêver » les Français), ce dernier a pu dire ce qu’il avait à dire et être entendu des Français qui regardent encore cette chaîne. Nul doute, même si le réalisme peut conduire à un certain pessimisme, que certains d’entre eux auront malgré tout été capables de mettre en regard ce qu’il auront appris sur Raoult en l’écoutant directement et tout ce qu’on leur en aura raconté.
Bonus : « Le cas Apolline de Malherbe » par Greg Toussaint