Qui a foutu la merde en premier ? Les houthis ont décidé, comme ça, sans prévenir, sans revendication, simplement parce qu’ils se sont sentis les plus forts, d’envahir tout le pays.
Ce n’est pas tout à fait ainsi que cela s’est déroulé. Tout commença avec les soulèvements populaires de 2011-2012 contre le président yéménite Ali Abdallah Saleh, qui jusqu’à cette date était largement inféodé à Riyad. Suite au renversement de ce dernier, Riyad imposa Abdrabbo Mansour Hadi comme nouveau président, dans un simulacre d’élection à un seul candidat, ce qui garantissait le retour au status quo ante et le maintien du Yémén dans sa dépendance politique et économique vis-à-vis du régime séoudien.
Lorsqu’il s’avéra donc que Hadi allait poursuivre la même politique que son prédécesseur, les subventions sur l’essence en moins (décision extrêmement impopulaire de Hadi, abrogée plus tard par les Houthis), une grande partie de la population se souleva une nouvelle fois, et le parti Ansarallah (Houthis) se hissa à la tête de ce mouvement. Après la prise de la capitale San’a par les insurgés, Hadi annonça sa démission, pour fuire en Arabie séoudite et, sous la protection de Riyad, revenir sur ce choix et s’auto-proclamer président. C’est à ce stade et en raison de cette n-ième ingérence séoudienne dans les affaires yéménites que démarra l’actuel conflit.
En commençant par Sanaa et la partie ouest. C’est eux qui ont voulu s’imposer là où leur idéologie n’existait pas.
L’idéologie d’Ansarallah est inscrite sous forme de slogan sur l’étendard du parti, et se résume à une opposition systématique aux impérialismes étasunien et sioniste, à une volonté de préserver les principes islamiques, et, par ailleurs, à améliorer le sort des déshérités du Yémén. La majorité des yéménites, où qu’ils résident, y adhèreraient a priori naturellement.
ont tué des civils, les considérant comme "mécréants", la même idéologie que Daesh.
Ansarallah est issu de la même école idéologique que le Hezbollah libanais, nous sommes donc à des années lumière de Daesh : les Houthis ne sont ni takfiristes - ils n’ont jamais excommunié les musulmans de confession différente, et ont même été rejoints dès le départ par des milliers de sunnites servant dans les rangs de l’armée yéménite ; le ciblage des civils, les mises en scène macabres de décapitations de masse, n’ont jamais fait partie de leur mode opératoire.