L’édile, visé par une enquête sur un possible « détournement de fonds publics » au profit de son ex-compagne, s’estime victime d’une déstabilisation politique, à dix mois des élections municipales.
La vie politique lyonnaise est entrée en ébullition après la révélation par Le Canard enchaîné, mardi 4 juin, de l’existence d’une enquête préliminaire visant le maire de la ville, Gérard Collomb. À dix mois des élections municipales, le Parquet national financier (PNF) a ouvert une enquête sur un possible « détournements de fonds publics ».
Mercredi 5 juin, des perquisitions menées par les policiers de l’office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales ont eu lieu au domicile de l’ancien ministre de l’Intérieur, au rez-de-chaussée d’un immeuble du 5e arrondissement, et dans les bureaux de la mairie centrale, dans le 1er arrondissement. L’affaire, déclenchée par un rapport provisoire de la chambre régionale des comptes Auvergne-Rhône-Alpes, porte sur les conditions d’emploi municipal, entre 2009 et 2018, de Meriem Nouri, son ancienne compagne.
Selon les magistrats de la chambre régionale des comptes, cités par Le Canard enchaîné, Gérard Collomb aurait « fait bénéficier son ex-compagne de plusieurs emplois municipaux depuis plus de vingt ans ». À charge pour les enquêteurs d’établir un éventuel détournement de fonds publics.
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La garde rapprochée de Gérard Collomb reste officiellement muette, mais défend en off le maire. « On a l’impression d’un scénario à la Fillon, avec une enquête qui s’accélère d’un coup, alors que les rumeurs bruissent depuis des mois, et que cet élément était connu. Mais à la différence de Fillon, on va voir qu’il n’y a pas d’emploi fictif dans cette histoire-là », assure un membre du premier cercle du maire de Lyon.
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En évoquant un règlement de compte politique, M. Collomb laisse libre cours aux spéculations. À Lyon, la situation politique s’est tendue ces derniers mois avec l’émancipation de David Kimelfeld, président (LRM) de la métropole. Les deux hommes, naguère alliés et tous deux soutiens d’Emmanuel Macron en 2017, s’opposent aujourd’hui dans la double campagne à venir, pour la mairie et la métropole.