Au vu de « la situation de plus en plus complexe des familles de France », l’Église a décidé de s’adapter. De nouveaux formulaires pour les actes de baptême, sans mentions de « père », de « mère », de « fils » ni de « fille », sont désormais recommandés par la Conférence des évêques de France (CEF). Loin de faire l’unanimité, ces documents « non genrés » ne semblent pas, pour l’instant, avoir convaincu nombre de diocèses.
La lettre a été adressée il y a un an à tous les évêques de France, mais elle n’a été révélée que récemment, par le bimensuel catholique L’Homme nouveau. Président du conseil pour les questions canoniques, Mgr Joseph de Metz-Noblat, évêque de Langres, y évoque les « problèmes de vocabulaire » face auxquels se sont trouvées « de nombreuses chancelleries » diocésaines, chargées de tous les actes du diocèse, et donc des actes de baptême.
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Sur l’acte de baptême, l’état civil du baptisé « fils ou fille de » est reformulé ainsi : « Noms et prénoms des parents ou des autres titulaires de l’autorité parentale », suivis des mentions d’état civil.
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Un « vrai pas en avant »
« Depuis quelque temps, des chanceliers – pas 36.000 non plus ! – m’écrivaient qu’ils étaient coincés devant des situations nouvelles, raconte au Figaro Mgr de Metz-Noblat. Du coup, nous avons fait cette proposition. Mais ce n’est qu’une proposition ! » Qui a suscité, tout de même, « quelques inquiétudes », admet-il, parmi ses frères évêques.
« Mais le fait de ne pas marquer “fils ou fille de” ne va pas obérer la filiation !, s’exclame Mgr de Metz-Noblat. Et le fait de ne pas mentionner “père” et “mère” n’empêche pas de rajouter ces mots. Il vaut mieux rajouter que rayer ! Il ne s’agit pas seulement de s’adapter aux cas de couples de même sexe ; il faut pouvoir prendre en compte un tuteur par exemple… »
Ce n’est pas par « idéologie », mais par « pragmatisme », insiste-t-il, que cette proposition a été faite, pour un document « qui n’avait pas été modifié depuis 1994 ». Alors qu’« on a des gens qui demandent à être radiés des registres de baptême, poursuit-il, nous pouvons avoir des gens qui pourraient un jour contester la formulation de nos registres ».
Un « vrai pas en avant », salue Jean-Louis Lecouffe, du mouvement homosexuel chrétien David & Jonathan : « À chaque fois que l’Église prend en considération le réel, c’est une bonne chose. »
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