Intelligent, cultivé, droit et courageux : pour moi M. Benedetti est l’un des meilleurs dissidents.
Je n’en suis que plus déçu de ses récurrents hommages au catastrophique Maurice Barrès : celui-ci, issu de la gauche et arrivé « à droite » dans le douteux sillage du général Boulanger, paraît-il devint nationaliste après avoir prôné le mélange des peuples et alors que ses positions sur ce point demeurèrent à ma connaissance pour le moins ambivalentes (façon « en même temps ») ; antidreyfusard, il étaya, dit-on, cette position de la façon la plus atrocement démobilisante et contre-productive, jusqu’au grotesque (il paraît qu’il aurait dit qu’on devait condamner Dreyfus… même s’il était innocent ! Cette revendication éhontée du comble de l’injustice reste d’ailleurs attachée à l’image des antidreyfusards). Barrès fut ainsi le plus ardent à fourvoyer la camp national dans l’obsession antigermanique qui tranforma les ennemis de Marri-Âne en héros républicains morts au champ d’honneur pour sauver le régime du compas et de l’équerre. C’était d’ailleurs la voie vers laquelle, sciemment, les FF∴ poussaient leurs pires ennemis, qui furent les plus ardents à se sacrifier sur le champ de bataille et sauvèrent la machine qui les détruisait.
Pour le moins Barrès fut un soutien désastreux pour le camp nationaliste. Cependant je crois que la vérité est bien pire.
Barrès fut très tôt un F∴ (G∴L∴N∴F∴) ; grand ami dès le lycée (allant ensemble au b*rd*l) de Guaïta, qui était lui aussi un F∴ et par ailleurs obsédé d’occultisme (essayant toutes les drogues dont certaines lui donnant le sentiment d’habiter le corps d’autrui), Barrès avant sa supposée « conversion » fut ouvertement l’apologiste non seulement de Babel mais encore de toutes les doctrines anti-chrétiennes (y compris déjà la théorie du genre). Rien de ce que je connais de ses années « nationalistes » n’est un franc reniement de toutes ses positions et attitudes de jeunesse qui, de mon point de vue, étaient celles d’un très conscient luciférien.
Honorer Barrès en 2020 est pour un nationaliste plus aberrant encore que suivre aveuglément M. Finkielkraut.
M. Benedetti, comme M. Bourbon, et pour les mêmes raisons de discipline, d’honnêteté foncière et de fidélité inconditionnelle au passé, défend, dans ce passé, ce qu’heureusement il affronte bravement dans le présent.
Malheureusement dans le camp national de telles erreurs s’accumulent sans cesse, et causent émiettement et impuissance.
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