L’acteur français Gérard Depardieu a critiqué pêle-mêle le festival de Cannes, les Oscars et le président français François Hollande, clamant une nouvelle fois son « admiration pour (le chef de l’État russe) Vladimir Poutine » lors d’une conférence de presse vendredi à la Berlinale.
« C’est vrai qu’à Berlin il y a un grand festival, comme à Toronto, comme à Sundance. J’en dirais pas autant de Cannes », a lancé l’acteur de 67 ans, venu présenter la comédie Saint-Amour réalisée par Gustave Kervern et Benoît Delépine.
Pour le monstre sacré du cinéma français, célèbre pour son jeu instinctif, ses excès et son franc-parler, « avant il y avait la momie Gilles Jacob », patron du festival de Cannes de 2001 à 2014 après en avoir été le délégué général depuis 1977. « Maintenant c’est Pierre Lescure et Thierry Frémaux. Donc c’est pas pareil. C’est pas pareil, et le cinéma non plus. Merci. À bon entendeur, salut ! », a poursuivi le comédien, en référence aux actuels dirigeants du festival de Cannes.
Avouant trouver « de plus en plus anecdotiques et fausses » les « histoires qu’on raconte au cinéma », Gérard Depardieu a aussi raillé les Oscars et l’un de ses favoris, The Revenant d’Alejandro Gonzalez Inarritu, moquant son tournage réputé épique – avec « les caravanes, la chaleur et tout ça ».
« On leur dit : Allez-vous mettre de la merde. Je suis sûr que la merde est parfumée (...) C’est un confort fabuleux, le cinéma », a poursuivi l’acteur, assurant préférer « les choses pas confortables ».
« On ne va pas déranger les Oscars, ils sont peinards avec nous. On est beaucoup trop sales pour eux », a-t-il ajouté.
Connu pour sa sympathie pour le président russe, Gérard Depardieu a réaffirmé son « admiration » pour Vladimir Poutine, « pour ce qu’il fait, et pour la population russe », « n’en déplaise à certains intellectuels français, y compris (ses) amis qui (lui) font des reproches ».
« Je me sens très russe, même à l’étranger. Comment ne pas se sentir plus russe que français avec le président qu’on a en France ? Pour moi, y a pas photo », a estimé Gérard Depardieu, qui avait acquis la nationalité russe en 2013 après une polémique avec le gouvernement suscitée par sa décision de s’installer en Belgique pour des raisons fiscales.