Les juges du pôle financier de Paris, chargés de l’enquête sur les assistants parlementaires du Front national, ont rédigé, les 29 mars et 30 mars, deux demandes de levée d’immunité, pour les eurodéputées Marine Le Pen et Marie-Christine Boutonnet.
Toutes les deux avaient refusé de se rendre à une convocation en leur cabinet, le mois dernier, en vue d’une mise en examen pour abus de confiance. Elles sont soupçonnées d’avoir fait salarier par le Parlement européen des assistants qui travaillaient en réalité pour le Front national. Marine Le Pen avait déjà refusé, le 22 février, d’honorer la convocation des policiers de l’OCLCIFF, l’office anti-corruption.
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Les magistrats ont sans doute voulu faire acte d’autorité car chez Marine Le Pen, ne pas répondre aux convocations de justice devient vraiment une habitude.
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L’enquête française s’appuie sur le rapport de l’OLAF, l’office européen anti-fraude. Sur la base de ce rapport le Parlement européen réclame déjà au FN 1,1 millions d’euros de salaires d’assistants qu’il estime indûment versés. Six eurodéputés Front national, dont Jean-Marie et Marine Le Pen, font l’objet de retenues sur leurs indemnités et leurs frais. Ils ont saisi de leur côté la justice européenne.