Depuis 1978, tous ceux qui ont porté l’uniforme, ou du moins une grande partie d’entre eux, ont eu entre les mains le fameux Fusil d’assaut de la Manufacture d’armes de Saint-Étienne, c’est à dire le Famas.
Peu nombreux connaissent son concepteur, à savoir le général Paul Tellié, qui s’est éteint dans sa 95e année à Sorède (Pyrénées-Orientales), où il s’était retiré, l’heure de la retraite venue.
Saint-Cyrien en 1940 ayant rejoint, après l’armistice, l’Afrique du Nord où il rencontra celle qui sera son épouse pendant 70 ans, le général Paul Tellié reprit ses études à l’âge de 30 ans pour obtenir un diplôme d’ingénieur. Par la suite, il fut nommé à la Manufacture d’armes de Saint-Étienne. Là, le projet du Famas commença, sous sa direction, en 1967. Quatre ans plus tard, le premier prototype était prêt…
Une fois les essais achevé, le Famas entra en service au sein de l’armée de Terre à partir de 1978… Année où Paul Tellié obtint ses étoiles de général avant de partir en retraite. Pour avoir imaginé ce fusil d’assaut – produit à 400 000 exemplaires - il ne reçut qu’une « simple prime », a confié son épouse, au quotidien L’Indépendant.
« Mon mari avait son caractère. Quand il avait une idée, personne ne pouvait lui en faire changer. Ce qui lui a valu quelques soucis avec la hiérarchie. Il avait par exemple refusé de mettre au point un lance-flammes, car il estimait l’arme trop cruelle » s’est-elle aussi rappelé.
Outre le Famas, qui sera remplacé dans le cadre de l’actuelle Loi de programmation militaire, l’on doit aussi au général Tellié le Fusil à Répétition modèle F1 (FR-F1), qui fut la première arme de précision française. Cette dernière resta en service de 1966 à 1989.